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Golfs sabotés : que revendique le collectif Kirikou ?
Article mis en ligne le 20 août 2022

Ciment ou légumes déposés sur des golfs : plusieurs terrains ont été sabotés mi-août par le collectif Kirikou. Proches d’Extinction Rebellion, ses membres exigent l’interdiction d’arroser les golfs en période de sécheresse.

Du ciment coulé dans des greens de golf. Des trous complètement bouchés. Une pelouse fortement endommagée. Dans la nuit du 10 août, deux golfs de l’agglomération toulousaine [1] ont été sabotés par un collectif de militants écologistes, notamment proches d’Extinction Rebellion ou ANV-COP21. En plus de ces terrains vandalisés, des pancartes « Ce trou boit 227 000 litres d’eau par jour » ou « Stop golf » ont été déposées. Le nom de ce collectif ? Kirikou. Comme le dessin animé [2]. « Une référence directe au moment où, dans Kirikou, le village est privé d’eau par un monstre qui boit sa source », explique Élie ], son porte-parole. (...)

Alors que la France traverse une sécheresse inédite, et que des restrictions d’eau ont été imposées dans différentes villes du pays, les golfs ont bénéficié de dérogations leur permettant de continuer à arroser. La raison : le coût de l’entretien de ces terrains. Depuis début août, le collectif Kirikou demande donc « l’arrêt complet de l’arrosage des golfs ». Mais la polémique ne cesse d’enfler. « En solidarité avec le collectif Kirikou », le 13 août, un groupe se revendiquant d’Extinction Rebellion a planté des légumes dans des trous de deux golfs de Limoges. « Rendez l’eau » ou « Fin de parcours pour le golf... il n’y a plus d’eau » pouvait-on cette fois lire sur les greens. (...)

« Loisir de privilégiés »

S’attaquer aux golfs, et non pas à d’autres sports très gourmands en eau comme les terrains de football, n’est pas un hasard. Au contraire. Pour le collectif Kirikou, le plus dommageable est que ces dérogations aient été données à un « loisir de privilégiés » et à un « plaisir bourgeois ». « S’il n’y avait pas de golf, cela ne manquerait pas à grand-monde. Il est temps d’arrêter les cas particuliers », affirme Élie. (...)

L’action menée sur les greens sert aussi à pointer l’injustice sociale du changement climatique : il touche d’abord les plus pauvres, comme les paysans, dépendants eux aussi de cette ressource. Il n’y a « pas de justice climatique sans justice sociale », selon Extinction Rebellion, dont le nombre de personnes ayant rejoint Kirikou reste inconnu. (...)

Le collectif ne compte pas en rester là. Car depuis leurs actions, les dérogations n’ont pas été retirées et les golfs sont toujours ouverts. Kirikou a ainsi lancé une pétition à destination du gouvernement, déjà signée par près de 2 100 personnes, exigeant l’interdiction d’arroser les golfs. « Les politiques publiques doivent viser à réduire le plus possible la souffrance du plus grand nombre, affirme Élie. C’est à la politique de faire des choix pour le bien commun. »