
Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, a recommandé aux nouvelles autorités, ce 22 mai, une loi d’amnistie pour désengorger le système carcéral. La ministre de la justice, Christiane Taubira, n’a pu que rappeler « la position du Président de la République sur l’amnistie » – qu’il n’y en aurait pas –, tout en reconnaissant que cela serait une solution immédiate contre la surpopulation carcérale.
Taubira préfère parler de la nécessaire politique de réaménagement général des peines qu’elle entend mener et qui devrait aboutir à résorber ce problème de surpopulation. Elle l’oppose à la politique de construction de prisons qui était celle de ses prédécesseurs et qui « grévait les finances publiques pour des générations ». Elle dénonce les politiques systématiquement répressives menées ces dix dernières années, « qui ont aggravée la surpopulation carcérale ».
(...) En attendant, on meurt en prison. On comptabilisait hier le 43e suicide ou mort suspecte de l’année. Macabre comptabilité qui nous revient chaque année, à chaque nouvelle mort, par l’association Ban public qui précise que cette comptabilisation est loin d’être exhaustive, publiée à seule fin de sensibiliser l’opinion publique. Hier, 9 juillet, c’est à la maison d’arrêt d’Orléans qu’une dame de 45 ans s’est pendue.
Il y a aussi Philippe El Shennawy, incarcéré depuis… 37 ans, et qui, plutôt que de continuer à vieillir en prison jusqu’en… 2032, se laisse mourir de faim, dans sa cellule de la maison centrale de Poissy, depuis un mois et demi maintenant !
Et il y a les innombrables petits délinquants que nous sommes tous, coupables d’un excès de vitesse ou d’un stationnement qui aurait dépassé la durée inscrite à l’horodateur, et les voleurs de pommes… (...)