
« Çà et là, on commence quand même à comprendre que la "crise" n’est pas une fatalité de la modernité à laquelle il faudrait se soumettre, "s’adapter" sous peine d’archaïsme. » (Cornelius Castoriadis) Nous sommes dans l’âge de l’insignifiance, mais cela n’est pas une fatalité, alors agissons.
(...) Nous sommes bel et bien dans l’âge de l’insignifiance qui consiste de manière aveugle, sans poser la question du sens et encore moins des conséquences de ses actes, à faire toujours plus de profits. Aveuglés par une pseudo liberté de consommer, on court vers le moins cher et on s’offusque lorsque cette liberté est questionnée.
Derrière, on retrouve le mythe du progrès et de l’innovation. Tout est récupérable et récupéré. Ici, c’est l’économie du partage qui est dénaturée...
... mais pas pour tout le monde
L’actualité de ces dernières semaines en Hongrie est marquée par la question de l’immigration. Opportunément utilisée par Viktor Orban pour stopper son déclin inexorable, elle est devenue centrale. (...)
la Hongrie est un pays stratégique car c’est la frontière externe de la zone Schengen. Le phénomène est très peu visible en Hongrie, mais le gouvernement ne se prive pas de faire son beurre dessus : grande consultation nationale sur ’l’immigration et le terrorisme’, plans pour construire une clôture le long de la frontière entre la Hongrie et la Serbie, et une nouvelle législation qui devrait être votée dans les jours à venir permettant de refouler les migrants en Serbie. »
Cette propagande étant efficace, mon ami hongrois qui défend la liberté d’innover, s’oppose avec virulence à cette immigration massive qui viendrait voler le travail des Hongrois.
Là aussi, difficile d’expliquer les tenants et aboutissants : pour faire rouler nos taxis et autres Uber, il faut du pétrole que l’on trouve notamment en Irak et en Afghanistan. La Hongrie a participé à ces deux guerres illégales et se retrouve aujourd’hui face à ces conséquences ! La pseudo-liberté de consommer a un prix... mais tout le monde ne le paie pas de la même manière.
Heureusement, la solidarité s’organise, notamment avec nos vélos cargo mis à disposition de collectifs à Budapest pour distribuer de la nourriture aux migrants, et aussi avec humour à travers une contre-campagne d’affichage avec des slogans comme « Venez en Hongrie, on a déjà un job à Londres » (référence aux centaines de milliers de Hongrois travaillant en Angleterre)... (...)
Je terminerai cette chronique en citant Castoriadis et en souhaitant que l’espoir grec rejoigne les dynamiques citoyennes que l’on retrouve dans les alternatives concrètes (...)