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Grèce : la croisade d’Arnaud Leparmentier, vice-pape du Monde
Article mis en ligne le 24 juin 2015

Au moment où nous écrivons, les pressions s’accentuent sur la Grèce pour qu’elle accepte les mesures de rigueur imposées par ses créanciers. Depuis plusieurs mois, Le Monde y contribue à travers, notamment, les chroniques furieuses d’Arnaud Leparmentier contre le gouvernement d’Alexis Tsipras.

Les réactions à l’activisme du directeur adjoint des rédactions du Le Monde n’ont pas manqué : dans un article exhaustif, Romaric Godin épingle les arguments fallacieux employés par Arnaud Leparmentier pour accabler les Grecs. Pierre Rimbert a quant à lui signé un petit rappel des précédents accès de fièvre libérale d’un éditocrate qui, depuis vingt ans, fait l’éloge des plans de licenciements et peste contre toutes les formes de protection sociale. Mais les partis pris de Leparmentier posent une autre question : au nom de qui parle-t-il ? (...)

Jusqu’où ira Leparmentier ? Loin, apparemment. Dans sa dernière chronique, évoquée au début de cet article, il envisage, ni plus ni moins, le renversement du gouvernement d’Alexis Tsipras au nom de l’impérieuse nécessité de l’orthodoxie néolibérale dont il se fait le champion. Les amateurs apprécieront la version « live » de cette chronique, diffusée le lundi 15 juin sur France Inter dans l’émission « Un jour dans le Monde » animée par Nicolas Demorand. (...)

Qu’on le veuille ou non, sur la Grèce, les partis pris politiques du Monde se confondent avec ceux d’Arnaud Leparmentier.

Certes, il arrive que les articles plus factuels des pages d’information contredisent les grandiloquents anathèmes du vice-pape du Groupe Le Monde, comme ce fut récemment le cas des articles des correspondantes à Athènes Adéa Guillot [7] ou Aline Leclerc [8].

Peut-être les auteures de ces articles et, plus généralement, la majorité des journalistes du Monde sont-ils d’accord avec les commentaires d’Arnaud Leparmentier ? Peut-être pas. Auquel cas, ont-ils les moyens de contester la ligne éditoriale imposée par un vice-pape qui aspire, comme on le murmure dans les couloirs du quotidien, à devenir pape lui-même ? Difficile de le savoir : la démocratie au sein du Monde est aussi transparente que les réunions du Conseil européen. (...)