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Grèce : les dessous d’un coup d’État contre l’information - Pétition
Article mis en ligne le 25 juin 2013

De tous côtés, des voix se sont élevées contre la fermeture du groupe audiovisuel public grec, ERT.

Afin d’exposer les enjeux économiques, juridiques et politiques qui sous-tendent la lutte autour de l’avenir d’ERT, nous reproduisons ci-dessous, avec l’accord du quotidien qui l’a publiée et de son auteur, Fabien Perrier, une enquête parue dans L’Humanité le 18 juin. (Acrimed)

En France, des professionnels de l’audiovisuel public ont impulsé une pétition que l’on peut signer en ligne : « La Grèce, c’est l’Europe, c’est la France… La Grèce, c’est notre affaire ! ».

Une enquête de notre envoyé spécial à Athènes. Alors que, depuis le 11 juin, les écrans des chaînes publiques sont noirs, que les ondes publiques sont silencieuses, nous avons enquêté sur les vraies raisons de cette initiative pour le moins expéditive. Il semble que au-delà des prétextes économiques et du cadeau fait au secteur audiovisuel privé, la démarche trahisse en réalité un dessein politique pour verrouiller le contrôle de l’information. (...)

Injonction de la troïka, motivation économique, arrière-pensées politiques  ? Il semble bien que tout se mêle dans cette affaire devenue imbroglio politique et moteur de la contestation. Elle pourrait même déboucher sur la chute du gouvernement tant elle est, dans le fond, un démenti de la success story qu’Antonis Samaras essaye de vendre à la population. (...)

La ficelle est un peu grosse. Il semble que le Premier ministre et son équipe cherchent, en réalité, à donner des gages à la troïka. La veille de l’annonce concernant ERT, les négociations visant à privatiser Depa, la compagnie publique de gaz, avaient échoué. (...)

Si tant est qu’un service public doive être «  rentable  » pour exister, ERT l’était comme l’a révélé l’humanite.fr en publiant un courrier de la direction des finances du groupe. (...)

Privatiser ERT est surtout un moyen de poursuivre un peu plus la grande braderie en cours actuellement en Grèce.
Sur plusieurs plans. Les archives radio et télévisuelles devraient être privatisées. Cette richesse, témoin de l’histoire et de la mémoire du pays, est difficilement estimable. Le patrimoine immobilier, ensuite.
(...)

« Après la fermeture d’ERT, les médias privés deviennent dominants dans toute la Grèce. »

Cette question touche d’autant plus à la démocratie qu’un monopole se constitue qui aura entre ses mains tout ce qui est diffusé en Grèce  », souligne Panayotis Kalfayannis, le responsable syndical d’ERT. Tel est bien l’enjeu essentiel  : la mainmise du privé sur l’information et, au final, le contrôle de l’information. (...)

Demain, une information pluraliste sera-t-elle diffusée en Grèce  ? L’information se confondra-t-elle avec la propagande  ?

Tout, en tout cas, est mis en œuvre pour formater l’opinion publique. (...)

Aube dorée en rêvait, Samaras l’a fait. Chaque jour, la Grèce perd un peu de sa démocratie.