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Grenoble lance un nouvel outil démocratique pour rendre la parole aux citoyens
Article mis en ligne le 30 septembre 2016

La mairie de Grenoble a mis en place un « dispositif d’interpellation et de votation d’initiative citoyenne », afin d’intégrer les citoyens aux décisions publiques. Premier test : en octobre.

C’était une promesse de campagne, elle est devenue un outil inédit en France : la municipalité écologiste de Grenoble a lancé son « dispositif d’interpellation et de votation d’initiative citoyenne ». « L’originalité de cet outil est de mêler un système de pétition à un système de référendum : les citoyens peuvent proposer une loi par des signatures puis l’obtenir par votation », explique Raul Magni Berton, professeur de sciences politiques à Sciences Po Grenoble, qui a dirigé le rapport préparatoire [1]. C’est ainsi que lundi 26 septembre, un groupe de pétitionnaires a pu présenter sa proposition en conseil municipal. Face au refus de ce dernier, la pétition est désormais soumise au vote de l’ensemble de la ville. (...)

Si l’équipe qui dirige Grenoble depuis deux ans a fait de la démocratie participative son fer de lance, au travers notamment des conseils citoyens indépendants ou des budgets participatifs, le dispositif d’interpellation citoyenne s’inscrit dans le registre de la démocratie directe. « Si l’on ne propose qu’un référendum ou qu’un droit de pétition, c’est la démocratie représentative qui reste le maître du jeu, dans chacun des deux cas. Mais en combinant les deux, on donne aux gens le moyen d’être véritablement acteur d’une décision », analyse Romain Rambaud, professeur de droit public à l’université de Grenoble. (...)

Un enjeu qui croise ainsi celui de l’information, comme le rappelle Raymond Avrillier, chantre de la transparence de la vie publique : « Dans l’idée, le dispositif est bon et généreux, mais ce qui compte, c’est l’accès aux informations. L’initiative populaire est une bonne démarche pour remettre de la démocratie, à condition que l’accès à l’information pluraliste et généraliste soit obligatoire », estime celui qui se dit favorable à « une démocratie délibérative plutôt que participative ». À l’inverse, Raul Magni Berton croit que le dispositif va susciter l’intérêt pour la chose publique : « On n’est jamais mieux informé que lorsqu’on doit prendre une décision. » (...)