
Le 11 janvier 2013 marque le début de l’intervention militaire française au Mali. Guerre de libération ou guerre impériale, voire impérialiste ? La seconde hypothèse ne sera même pas envisagée dans les grands médias. Guerre de la communauté internationale ou guerre de la Françafrique ? La question sera à peine effleurée dans les débats abrités par les grands médias.
Guerre ajustée à la lutte contre des fanatiques armés, ou guerre contre-productive, ne serait-ce que de ce point de vue ? Notre propos ici n’est pas de prendre position. Mais d’examiner si les journaux télévisés, ceux de TF1 en l’occurrence, ont livré pendant la première semaine les informations nécessaires à une compréhension du conflit : les opérations militaires, les contextes malien et sahélien, le cadre géopolitique, etc. La réponse est sèche : il n’en est rien. (...)
Entre le 11 et le 18 janvier, dans les JT de TF1, le journalisme d’information est resté, bon gré mal gré, un journalisme d’accompagnement, et ce, non seulement parce qu’il a tenu pour acquis que la guerre était légitime, mais plus prosaïquement parce qu’il a suivi le déploiement d’une armée qui interdit tout accès aux zones de combat et délivre plus que chichement des éléments sur les opérations qu’elle mène. Ce journalisme est resté un journalisme de remplissage qui, à défaut d’informations et d’enquêtes véritables, « fabrique » de « l’information » : une « information » à la fois pauvre, répétitive, imprécise, voire contradictoire, calquée sur la communication gouvernementale, et comme telle, « patriotique ». Du remplissage d’antenne teinté de propagande en quelque sorte. Mais le journalisme de JT, par temps de guerre, peut-il proposer autre chose ? (...)