
Plus de 80 % des importations par Le Caire de cette céréale clé de son alimentation proviennent des deux pays en conflit.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les autorités égyptiennes multiplient les messages rassurants sur leurs approvisionnements en blé, ainsi que les mesures pour prévenir des pénuries. Premier importateur mondial de blé, avec la mer Noire comme principale provenance, l’Egypte est particulièrement exposée sur cette denrée qui constitue la base de l’alimentation de ses 105 millions d’habitants.
Entre ses réserves stratégiques et la récolte locale qui doit débuter mi-avril, Le Caire dit disposer de stocks suffisants jusqu’à la fin 2022. Mais le pays subit déjà de plein fouet la flambée des prix sur les produits alimentaires et énergétiques. Fortement endettée et fragilisée par la pandémie de Covid-19, l’Egypte a de nouveau sollicité l’aide du Fonds monétaire international (FMI), a confirmé l’institution, mercredi 23 mars. (...)
L’Egypte a besoin d’environ 10 millions de tonnes de blé par an pour fournir du pain subventionné à 72 millions d’habitants.
Interdiction temporaire d’exportations. (...)
Avant la guerre, le cours du blé évoluait déjà à un niveau record. Au second semestre 2021, les prix ont augmenté de 25 % du fait des perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, des faibles rendements agricoles et de la thésaurisation du blé et d’autres céréales par certains pays, notamment la Chine.. (...)
« Cette tempête s’est transformée en un tsunami avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a fait grimper les prix du blé de 75 % en seulement deux semaines », poursuit M. Tanchum. Le 6 mars, le ministre des finances, Mohamed Maeit, a indiqué que la facture de blé de l’Etat avait déjà augmenté de 15 milliards de livres égyptiennes (LE), soit 744 millions d’euros. Le Caire envisage de diversifier ses approvisionnements, notamment en Europe et en Amérique, et surtout d’augmenter la part du local.. (...)
Mi-mars, les autorités ont aussi imposé aux producteurs locaux de vendre une partie de leur récolte aux trois compagnies étatiques. Les contrevenants s’exposent à une peine de cinq ans de prison. En guise d’incitation, le ministère de l’agriculture a augmenté le prix d’achat de la tonne de blé. (...)