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Amnesty International
Guerre en Ukraine  : la protection des civils doit être la priorité absolue
Article mis en ligne le 25 février 2022

Dès l’aube, le jeudi 24 février, l’armée russe a attaqué l’Ukraine. Bombardements, tirs de roquettes, attaques de missiles sur les bases militaires ukrainiennes... Des explosions ont retenti dans plusieurs villes et notamment à Kiev, la capitale, et les troupes et les colonnes de chars russes sont entrées dans le pays.

«  Nos pires craintes se sont réalisées  » a réagi Agnès Callamard, notre secrétaire générale. Après des semaines d’escalade, l’invasion russe en Ukraine a commencé. La diplomatie a échoué. Les bombes tombent. Des civils vont mourir. Ils meurent déjà.

Nous pensons aux Ukrainiens sur la ligne de front d’une nouvelle guerre en Europe, et à tous nos collègues d’Amnesty Ukraine 

(...) Aux environs de 5 heures ce matin, des explosions ont été entendues dans plusieurs villes ukrainiennes, y compris à Kiev, la capitale. Des tirs de missile et de roquettes qui ont visé les bases militaires ukrainiennes. Une attaque des forces russes menée depuis la Russie, le Bélarus, mais aussi la Crimée. La veille, l’Ukraine avait déclaré l’état d’urgence et instauré la loi martiale. Son espace aérien est désormais fermé. (...)

Chronologie : aux origines du conflit (...)

Face au risque de violations du droit humanitaire

Le ministère de la défense russe a assuré que « les forces armées ne mènent aucune frappe sur les villes d’Ukraine », qu’il s’agisse de missiles, de frappes aériennes ou d’artillerie. Mais d’après les premières informations, l’armée russe a déjà utilisé des armes non discriminantes*. Au moins une fois, à Kharkiv, des images vidéo montrent la partie arrière d’une roquette tirée par un lance-roquettes multiple Smerch, dépassant de la chaussée. Ce type de lance-roquette fait partie des armes non discriminantes.

Que ce soit lors du conflit dans le Donbass à l’est de l’Ukraine, en Syrie, ou dans le cadre de ses campagnes militaires à l’intérieur du pays, en Tchétchénie, l’histoire récente des interventions militaires de la Russie est entachée d’un mépris flagrant pour les droits humains et le droit international humanitaire (cf encadré). Ce non-respect récurrent du droit international par l’armée russe fait craindre que l’histoire ne se répète.

Nous sommes particulièrement préoccupés par les activités des milices sur le territoire ukrainien. Il est notoire que ces groupes armés, soutenus par la Russie dans la région du Donbass, ne respectent pas les règles du droit international humanitaire, ni l’obligation de rendre des comptes, tout comme les groupes paramilitaires progouvernementaux ukrainiens.

Les attaques délibérées contre des populations civiles et des biens civils, ainsi que les attaques aveugles qui tuent ou blessent des personnes civiles, constituent des crimes de guerre. (...)

La protection de la population civile, une priorité absolue

Une nouvelle fois, nous appelons donc toutes les parties à respecter strictement le droit international humanitaire et le droit international relatif aux droits humains.

Les vies, les habitations et les infrastructures civiles doivent être protégées ;

Les attaques aveugles et l’utilisation d’armes interdites telles que les armes à sous-munitions ne doivent pas avoir lieu.

L’accès des organisations humanitaires aux zones de conflit doit être autorisé et facilité pour porter assistance à la population civile.

De lourdes menaces pèsent sur la vie, les moyens de subsistance et les infrastructures des civils, ainsi que les risques de pénurie alimentaire aiguë et de déplacements massifs. « La protection de la population civile en Ukraine doit désormais être la priorité absolue  » a déclaré Agnès Callamard. Avant d’ajouter  : «  Amnesty International suivra de près la situation afin de dénoncer les violations du droit international commises par toutes les parties.  » (...)