
"Je voudrais pour commencer saluer le courage incroyable des femmes d’Ukraine qui se battent, qui sont forcées à trouver un abri pour leurs proches dans des bunkers, qui accouchent dans des stations de métro et qui mènent le combat sur la ligne de front, a déclaré Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, dans son discours d’ouverture pour évoquer la Journée internationale des droits des femmes 2022, inévitablement tournée vers l’Ukraine cette année. Je rends hommage à leur courage, à leur force et à leur résilience dans ces circonstances particulièrement graves."
Des couturières qui confectionnent des gilets pare-balles et des toiles de camouflage, des mères de famille qui s’occupent de la logistique humanitaire, des étudiantes qui prennent les armes... La liste des exemples des femmes engagées dans la guerre en Ukraine est longue. "Le courage des femmes ukrainiennes est partout, bravo à elles !", s’enthousiasme Nadia Myhal, présidente de l’association Femmes ukrainiennes en France, contactée par France 24. Mais ce courage ne surprend pas la retraitée qui vit à Paris depuis plus de 20 ans et participe à des collectes de dons et des levées de fonds par le biais de son association. "Lors de la guerre du Donbass en 2014, on avait déjà pu voir à quel point les femmes ukrainiennes étaient présentes dans le conflit. Il est donc naturel de les voir à nouveau entrer en résistance, à différents niveaux." (...)
Un courage forgé grâce à l’histoire du pays
Pour la bénévole et ancienne institutrice, ce courage s’explique en grande partie par l’histoire du pays. "Les récents mouvements féministes ne sont pas pour grand-chose dans la place majeure qu’occupent les Ukrainiennes dans cette guerre. Depuis le Moyen-Âge, ce pays est bouleversé par les guerres. De tous temps, depuis que les hommes sont partis se battre, les femmes ont pris l’habitude d’assumer tout et de prendre les décisions au sein de la famille mais aussi au niveau local et national. Le pouvoir des femmes fait partie depuis longtemps de la mentalité ukrainienne, au point que l’on peut presque parler d’une société matriarcale." (...)
Rien d’étonnant donc à ce que les femmes composent aujourd’hui 15 % des effectifs militaires. (...)
Il y a aussi celles qui se sont engagées dans la résistance armée non militaire, la Défense territoriale civile, en réponse à l’appel de la présidence ukrainienne au premier jour de la guerre. Maria, jeune habitante de Kiev de 22 ans, tout juste diplômée en relations internationales, a pris les armes dès le deuxième jour du conflit. "J’étais avec une amie dans la rue et autour de nous, c’était la panique. Les gens étaient terrorisés", explique-t-elle dans un article publié sur TV5 Monde. "Nous avons vite compris qu’il fallait faire quelque chose pour aider notre pays à retrouver sa liberté. Depuis, nous patrouillons dans les rues de Kiev, à deux ou à trois, quatre heures le jour et deux heures la nuit", relate la jeune femme dans un entretien téléphonique alors que la tension reste vive dans les faubourgs de la capitale.