
Un mois après le lancement de l’offensive russe sur l’Ukraine, trois chercheuses en sciences sociales – Anna Colin Lebedev, Ioulia Shukan et Clémentine Fauconnier – se demandent comment travailler en pareille situation, comment éclairer l’actualité en s’appuyant sur leurs recherches antérieures.
Comme toujours en pareilles circonstances, on a vu d’ex-généraux investir les plateaux de télévision, et des experts en tout et rien redoubler d’ultracrépidarianisme, comme dirait mon collègue Etienne Klein. Mais l’on a vu aussi, et lu surtout dans les journaux, entendu sur certaines radios, à commencer par Culture, des chercheurs et plus encore que d’habitude peut-être des chercheuses accepter de prendre le risque de tenter d’éclairer l’actualité de cette guerre en s’appuyant sur leurs travaux antérieurs, soucieux de former des hypothèses dont ils et elles savent qu’elles et ils sont incapables de les vérifier pour le moment, faute d’accès au terrain, mais qu’il est important de les partager pour produire l’intelligence collective dont nous avons encore plus besoin en pareille circonstances.
Trois d’entre elles ont accepté ma proposition d’une Suite dans les Idées réflexive, une émission qui devrait permettre de s’interroger sur la manière dont elles se sont trouvées, et les sciences sociales avec elles, mobilisées par cette guerre.
- Anna Colin Lebedev
Chercheuse à l’Institut des sciences sociales du politique, maîtresse de conférences à Paris Nanterre, spécialiste de l’Ukraine et de la Russie post-soviétique
- Ioulia Shukan Maîtresse de conférences en études slaves à l’Université Paris-Nanterre
- Clémentine Fauconnier maîtresse de conférences en science politique à l’université de Haute-Alsace