
Qu’est-ce qu’être de gauche selon vous ? Y a-t-il encore du sens à se dire de gauche ? Comment voit-on la gauche du futur ? Quelles sont ses valeurs, ses idées, ses projets, ses défis ? #imagineLaGauche, c’est la série lancée par Basta !, pour comprendre, reconstruire, rêver, renouveler, mettre en débat… Salariés, chômeurs, retraités, étudiants, paysans, militants associatifs, syndicalistes, artistes, chercheurs, jeunes et moins jeunes, témoignent.. Aujourd’hui, Kaddour Hadadi, artiste et chanteur du groupe HK, à Bergerac.
J’ai conscience d’appartenir à une sphère citoyenne, altermondialiste. C’est la définition naturelle de ce que je suis, de ce en quoi en je crois, de ce pour quoi je me bats. Cette sphère là est évidemment ancrée à gauche, il n’y a aucun doute là dessus. Ses valeurs, ce sont celles de la fraternité et de la bienveillance. Elles paraissent simples, mais elles sont difficiles à assumer dans le contexte actuel. (...)
« Attention, n’oublions pas les choses essentielles, fondamentales, dans lesquelles on croit quand on est de gauche ». C’est ce rapport à l’autre, fait de bienveillance, à l’opposé du rapport de défiance, de peur ou d’hostilité. C’est aussi un rapport de fraternité, qui est d’accueillir nos sœurs et nos frères réfugiés. (...)
Tous ces discours, dans lesquels on croit et pour lesquels on se bat, qui sont pour moi des discours de base quand on se dit de gauche, sont aujourd’hui difficiles à tenir. Il faut vraiment faire preuve d’obstination, avoir des convictions vraiment ancrées en soi, car tout est fait pour que tu passes pour un marginal. (...)
Être de gauche aujourd’hui c’est peut-être ça : tenir bon dans des moments critiques face à une pression totale à la fois médiatique, politique, événementielle. Car à chaque fois qu’il y a des attentats, c’est la droite et l’extrême droite qui gagnent et les idées de gauche qui perdent dans l’esprit des gens.
Un de mes leitmotiv, c’est de dire aujourd’hui : continuons à danser ensemble. Danser ensemble, c’est quelque chose de bien plus fort et de bien plus profond que l’idée de vivre ensemble. (...)
Être de gauche c’est prôner une société de l’intelligence collective et humaine et de la bienveillance. La gentillesse n’est pas une faiblesse. Considérer l’autre comme son frère ou sa sœur n’est pas une faiblesse. C’est notre force et c’est ce qui fait de nous des êtres humains.