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France TV Info
Haïti : ce que l’on sait de l’enlèvement de sept religieux catholiques, dont deux Français
Article mis en ligne le 12 avril 2021

Ils ont été kidnappés dimanche dans la banlieue de Port-au-Prince par un gang armé qui a demandé une rançon, selon la police. Ces organisations criminelles ont une emprise grandissante dans ce pays, le plus pauvre des Amériques.

(...) Le membre des "400 Mazowo" a déclaré que si la rançon n’était pas payée, "ils [allaient] ’tourner ça en barbecue’", puis il a "fermé le téléphone", affirme aussi Jean-Marie Rosemond Joseph. Le prêtre a ajouté que son groupe religieux n’avait pas les moyens de verser la rançon : "Comment allons-nous faire pour trouver un million de dollars ? Nous sommes des hommes d’Église, des hommes de prières, nous allons prier pour, qu’avec le secours du bon Dieu, ils puissent être libérés."
Deux Français parmi les personnes enlevées

Le groupe enlevé comprend sept religieux catholiques. Parmi eux, cinq Haïtiens (quatre prêtres et une religieuse) et deux Français originaires de l’ouest de la France (une religieuse et un prêtre). Les deux Français enlevés sont Michel Briand et Agnès Bordeau, dont les noms sont cités dans les communiqués respectifs de la Conférence haïtienne des religieux et de la Société des prêtres de Saint-Jacques.

Selon France 3 Pays de la Loire, Agnès Bordeau fait partie de la Congrégation des sœurs de la providence de la Pommeraye, basée dans le Maine-et-Loire. Michel Briand, lui, appartient à la Société des prêtres de Saint-Jacques, dans le Finistère : il s’agit d’un groupe de missionnaires en Haïti et au Brésil. Les cinq prêtres enlevés en sont tous des membres. Âgé de 67 ans, Michel Briand est originaire de Messac en Ille-et-Vilaine et connaît bien Haïti, où il mène des actions depuis plus de trente ans, précise France Bleu Armorique. Surnommé "le curé des pauvres", il a été blessé par balles le 31 août 2015 dans une rue de Port-au-Prince alors qu’il sortait d’une banque. Après avoir été soigné en Bretagne, il est reparti sur l’île. (...)

Cette violence des gangs ainsi que l’instabilité politique dans le pays ont conduit ces dernières semaines à des manifestations dans les rues de la capitale. Le 3 avril, plusieurs centaines de femmes ont défilé à Port-au-Prince pour dénoncer l’emprise grandissante des gangs sur le territoire. Les enlèvements contre rançon touchent indistinctement les habitants les plus riches et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.
L’état d’urgence a été décrété, sur fond de crise politique et humanitaire

Afin de "restaurer l’autorité de l’Etat" dans des zones contrôlées par des gangs (...)

Privé de Parlement, le pays s’est enfoncé dans la crise et le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante à son encontre. Plus de 60% de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Le pays est classé 170e sur 189 pour son indice de développement humain. Un tiers des 11 millions d’habitants a besoin d’une aide humanitaire d’urgence, et un million sont en situation d’insécurité alimentaire sévère, selon le Programme alimentaire mondial.