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Hamon ou Mélenchon ? L’important, ce sont les législatives !
Vincent Glenn est réalisateur de documentaires et du film de fiction Enfin des bonnes nouvelles.
Article mis en ligne le 24 février 2017

Alors que la gauche demeure divisée dans la perspective de la présidentielle, l’auteur de cette tribune défend l’idée que l’effort doit se concentrer sur la préparation les élections législatives. Parce que celles-ci sont affaire de programme, de débat d’idées et de propositions citoyennes et non pas de rivalités de personnes et d’appareils.

quel que soit le résultat à l’élection présidentielle, c’est la majorité de l’Assemblée nationale qui donnera l’orientation et la couleur du futur gouvernement. L’impossibilité de faire une seule candidature avec Hamon et Mélenchon ne nous interdit pas de travailler sur un programme commun à l’occasion des élections législatives, au contraire.

Bien entendu, la présidentielle est là, omniprésente, et on ne peut pas faire comme si ce n’était rien. Mais, du point de vue des mouvements citoyens, il y a bien d’autres pistes pour ne pas rester sidéré face aux divisions de la gauche : par exemple, travailler à limiter l’importance de la présidentielle en faisant plus attention aux législatives. Celles-ci sont affaire de programme, de débat d’idées et de propositions citoyennes. C’est d’un premier abord plus difficile à imaginer qu’une candidature unique à la présidentielle, mais lorsqu’on y réfléchit, c’est à la fois plus réaliste et plus enthousiasmant.

Dans la mesure où il y a 577 député-e-s à élire, cela laisse d’emblée plus de chances d’expérimenter des candidatures inédites visant à rebattre les cartes et créer une VIe République. C’est en travaillant à cet horizon qu’il devient possible d’allier le meilleur des différents programmes proposés. Et il y en a de fort bonnes, des choses proposées, surtout si on y adjoint la multiplicité des démarches citoyennes en dehors des partis [1]. Voilà pourquoi, avec un certain nombre de camarades, nous préconisons de mettre résolument le cap sur les législatives [2]. (...)

Voici un exemple d’exercice pour s’entrainer dans les prochaines semaines… Au lieu de perdre un temps démentiel à disqualifier Hamon ou Mélenchon selon que vous préférez l’un à l’autre, gardez à l’esprit qu’ils ont des points communs sur des sujets essentiels. Et qu’avec Jadot, ils pourraient former un trio de mousquetaires non dénué de talents. (...)

Le gros du problème vient bien des partis et de leur fonctionnement. Ceux-ci ne saisissent pas encore combien la population les rejette et ils ne se saborderont pas tout seuls. Ils vont tout faire pour survivre et placer un maximum de leurs candidats. La lutte des places promet d’être sévère. Même en diminuant dès maintenant l’importance de la présidentielle — et le temps que nous lui consacrons —, on peut buter sur un autre principe de réalité : à l’occasion des législatives, il est probable que peu de candidats se désisteront au bénéfice d’un candidat unitaire. Mais là au moins, il y a plein de possibilités d’essai. Cela reviendra en bien des cas à tenter de rapprocher des candidatures de la société civile avec d’autres issues des partis. (...)

La constitution d’une VIe république peut être l’acte symbolique reliant ces dynamiques

Les législatives qui viennent nous invitent à accorder nos violons sur une formulation lisible de la vingtaine de bouleversements que nous souhaitons apporter à cette société qui marche sur la tête. Transformer de fond en comble notre rapport à l’énergie, l’eau, l’éducation, la banque, la monnaie, la dette, la culture, l’agriculture, la santé, la fiscalité, la diplomatie, l’Europe, la police, la justice, l’armée, aux métiers, au chômage, aux infrastructures routières et ferroviaires, au recyclage… Il s’agit de montrer qu’il existe partout des pistes pour mieux vivre, mieux partager, mieux produire, mieux protéger.

La constitution d’une VIe république peut être l’acte symbolique reliant ces dynamiques vers un nouveau pouvoir citoyen au-dessus du pouvoir financier et non sous sa tutelle. (...)

Comment ? En créant une tendance large, alter-sociale-écolo s’accordant sur des objectifs cruciaux et explicites.

Et après ? En demandant à un maximum de candidats s’ils sont prêts à s’engager dans cette orientation.

Et alors ? S’ils le font, nous le faisons savoir. Et nous les attendrons au tournant s’ils ne respectent pas leurs engagements ! La nouvelle République doit notamment prévoir le limogeage des élus qui s’écartent de leur mandat. (...)