
Il n’y a pas que sur la réforme des retraites que la présidence de la République se révèle défaillante à entretenir le dialogue social. Au Palais, où travaillent plus de 800 personnes, il n’y a ni syndicat ni représentant du personnel ! Pourtant, comme ailleurs, les tensions internes y sont fortes. En mars, un employé chargé de l’argenterie, remercié après vingt-trois ans de services, s’est jeté sous le RER…
(...) Parmi eux, nombreux sont ceux qui connaissaient Frédéric, un agent du service « argenterie ». Vingt-trois ans d’ancienneté. Une vie à entretenir les couverts en vermeil, les assiettes en porcelaine de Sèvres et les verres en baccarat. « Au sein du service de l’intendance, la demi-douzaine d’argentiers a la responsabilité des objets de la table, raison pour laquelle ils peuvent finir très tard certains soirs » indique un cadre. Un vendredi de mars, Frédéric, la petite cinquantaine, a appris qu’il était limogé. « On lui a dit qu’il était remis à disposition de son corps d’origine[le ministère de la Culture]et qu’il allait perdre son logement de fonction quai Branly » détaille Patrick Pradier, ex et unique syndicaliste de l’Élysée. Le week-end qui a suivi, Frédéric s’est jeté sur les voies du RER. Il n’avait aucun papier d’identité sur lui. Sauf son badge de la présidence autour du cou. « Comment ne pas y voir un signe » estime Patrick Pradier, qui se fait porte-parole « du profond trouble qui secoue le personnel ». Frédéric a été hospitalisé dans un état grave.
Une tentative de suicide qui sonne comme un signal d’alarme… (...)
« En ce moment, l’ambiance de travail est exécrable au "Château". Ils virent les “vieux” en les remettant brutalement à disposition de leur corps d’origine » confie Patrick Pradier. (...)