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Réelle démocratie
“Hécatombe” de répression contre une chansonnette
Article mis en ligne le 2 juillet 2011

Ce soir 21 juin 2011, jour de fête de la musique à Poitiers, avait lieu comme dans d’autres villes de France un rassemblement pour chanter le classique “Hécatombe” de Georges Brassens, devant le commissariat de Poitiers. Ce rassemblement, appelé par l’assemblée démocratie réelle 86, répondait à diverses poursuites engagées par la justice… contre un Rennais ayant eu l’audace de chanter ce morceau de Brassens à sa fenêtre dans un appartement de Cherbourg (une condamnation à 40 heures de travaux d’intérêt général plus 200 euros à verser aux policiers de passage), mais aussi contre des rassemblements vocaux de soutien de la part de Toulousain-e-s et Parisien-ne-s, qui se sont soldés par 29 interpellations à Toulouse (avec convocations ultérieures pour “outrage”), et 2 à Paris (avec poursuites pour “violence à agent”).
Quelques Poitevin-e-s avaient peut-être misé sur des policiers locaux plus mélomanes ; la suite leur prouva que non. Dès avant 18H, les braves pandores avaient entouré le rassemblement séditieux, filmant les gens avec insistance, en réalisateurs zélés et tatillons d’un nouveau sketch policier. A plusieurs reprises un gradé est venu annoncer que l’”attroupement” était “illégal”, et que chanter Brassens était une “provocation”. Mazette ! la Cité de la musique, sous tutelle du ministre de la Culture, qui fête actuellement le célèbre chansonnier et invite à un “championnat du monde des Brassens”, n’est sans doute pas au courant du sagace avis des policiers poitevins – il faudra penser à les prévenir.
Les intimidations se sont multipliées, avec des menaces de dispersion “par la force”, mais la vingtaine de gens rassemblés a entonné l’hymne vers 18H30. A deux reprises le rassemblement, d’une vingtaine de personnes, a dû recommencer “hécatombe” car les cognes accompagnaient systématiquement la chanson d’un chœur de sirènes à plein régime, en donnant on vous l’assure un spectacle assez croquignol.

Le procureur semble lui aussi avoir été dubitatif à l’idée de défendre à la barre une interpellation musclée aux motifs d’ “outrages” pour jet de confetti et vocalises brassensophiles, un jour de la fête de la musique.
D’outrages, par bonheur il n’y en avait pas. Les seul outrages constatés le furent à la liberté, venant une fois de plus, à Poitiers comme ailleurs, d’une police outrancière qui n’a décidément honte de rien. Et mérite plus que jamais qu’on lui adresse les couplets du vieux Georges.

(...) Wikio