
Jusqu’en 1990, l’homosexualité était considérée comme une maladie mentale par l’Organisation mondiale de la santé. Histoire d’une lente évolution vers l’égalité.
Le droit d’être homosexuel
L’homosexualité n’a été supprimée qu’en 1990 de la liste internationale des maladies mentales par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Encore aujourd’hui, 72 pays sur 194 [1] condamnent les relations homosexuelles par des peines de prison, des travaux forcés ou encore par la torture [2]. Dans treize pays, l’homosexualité est passible de la peine de mort. À l’inverse, de nombreux pays ont adopté des textes de loi qui protègent des discriminations en raison de l’orientation sexuelle. 22 pays ont légalisé le mariage des couples homosexuels. (...)
Trop d’agressions
Depuis 2003, la loi française punit, par des amendes et des peines d’emprisonnement, les agressions et les insultes à caractère homophobe. Pourtant, les discriminations persistent. Il y a encore des violences physiques envers les homosexuels. Mais ce qui revient le plus, ce sont les mauvaises blagues, les allusions, les remarques par exemple sur la tenue vestimentaire ou les comportements. 48 % des personnes qui ont appelé SOS Homophobie en 2015 témoignent d’insultes. 18 % de discriminations, 14 % de menaces et 13 % d’agressions physiques. La plupart ont lieu sur Internet, au sein de la famille et de l’entourage proche, dans l’espace public ainsi qu’au travail. Attention, il s’agit de témoignages reçus par téléphone ou par mail. Ils donnent une indication, mais ne constituent pas un recensement exhaustif des cas de discriminations homophobes. Ils mettent en avant le climat d’homophobie sociale qui persiste malgré la légalisation du mariage homosexuel, mais aussi une meilleure sensibilisation du public.
Les changements sont lents mais bien réels
Influencée par l’histoire liée à la religion, la norme dans notre société, est toujours l’hétérosexualité. On considère que la sexualité sert avant tout à avoir des enfants pour que l’espèce humaine continue d’exister. L’union de deux personnes du même sexe, ne permettant pas d’avoir des enfants, est encore trop souvent mal perçue.
De nombreux exemples montrent que la situation évolue. (...)
En France, de nombreuses enquêtes le montrent : le fait que deux personnes de même sexe s’aiment et vivent ensemble est de mieux en mieux accepté. En 2008, 19 % des Français n’acceptaient pas l’homosexualité, contre 49 % en 1981, selon la dernière enquête Valeurs [4]. Certes, cela fait tout de même près d’un Français sur cinq, plutôt des personnes plus âgées qui n’ont pas eu l’habitude de parler du sujet, qui ne connaissent pas de personnes homosexuelles.
Un jour viendra où l’homosexualité passera inaperçue. Où deux hommes ou deux femmes pourront, comme les autres, se promener en se tenant par la main ou s’embrasser, parler à tout le monde de leur couple sans que personne ne le remarque. (...)