
L’espèce humaine n’a décidément rien inventé en matière de sexe. Dans le monde animal, les relations homosexuelles ne relèvent pas de l’exception, tandis que la transsexualité existe bel et bien. Reste à comprendre quels pourraient en être les fondements. Futura-Sciences est allé interroger Thierry Lodé, le spécialiste français de la question.
sexe et reproduction ne sont pas nécessairement liés, y compris chez nos amies les bêtes. Si on les dissocie, l’homosexualité prend tout son sens. « Le premier moment de la sexualité consiste à reconnaître l’autre comme un partenaire potentiel. Sans séduction, il ne peut y avoir de suite, commente l’éthologue. Or, environ 10 % des individus des espèces étudiées ne tiennent pas compte de la variation sexuelle et se laissent guider par leur désir, qui les amène à s’intéresser à des animaux du même sexe. Et cela se vérifie d’autant plus dans les espèces dites à faible dimorphisme sexuel, quand mâles et femelles se distinguent à peine sur le plan morphologique. » (...)
L’homoparentalité existe déjà dans le monde animal
« Une fois la réconciliation sexuelle opérée, lorsqu’un partenaire stable a été trouvé, les animaux peuvent ressentir le besoin d’avoir des descendants, exactement comme dans l’espèce humaine », enchérit Thierry Lodé. Les couples ainsi formés peuvent se mettre en recherche d’une mère porteuse ou, dans le cas des femelles, trouver un mâle pour les féconder. « Dans les couples lesbiens d’oies sauvages, l’une des femelles s’accouple parfois avec un mâle de passage et élève sa progéniture avec sa moitié. »
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Il n’existe pas deux individus strictement identiques dans la nature, même de vrais jumeaux ou des clones. Cette variété biologique, accentuée par la reproduction sexuée, engendre une diversité des habitudes et des pratiques, laissant à chacun l’opportunité de s’exprimer selon ses désirs, aussi bien pour l’Homme que pour les animaux. Seule la morale propre à chaque espèce approuve ou réprouve des comportements. La nature, elle, n’en a aucune.