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Honte sur eux ! Patrick NGUIMKEU, 20 ans, en rétention depuis le 21 septembre, expulsé le 3 novembre au 42ème jour de rétention,
Article mis en ligne le 10 novembre 2017

Honte sur eux !

Patrick NGUIMKEU, 20 ans, en rétention depuis le 21 septembre, expulsé le 3 novembre au 42ème jour de rétention,

Lyon-Montpellier

Orphelin de père, fils unique d’une mère restée au Cameroun, il est arrivé en France en Novembre 2013 à 16 ans ½. Il a été pris en charge par le conseil départemental de la Haute Savoie qui l’a mis à l’abri, en a reçu la tutelle. Patrick a commencé une formation d’apprenti boucher.

A l’approche de ses 18 ans, au bout de deux ans de prise en charge, le conseil départemental conteste sa minorité, lui fait subir un test d’âge osseux, une pratique dont la validité et l’utilisation à cet usage sont récusées par l’ensemble des instances éthiques et médicales. En conséquence, comme c’est le cas pour de très nombreux mineurs, il est sorti du dispositif ASE avec une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) en décembre 2015.

Arrivé à Montpellier en mars 2017, hébergé par une compatriote et accompagné par RESF 34, choqué d’avoir vu sa minorité contestée injustement, il a pu obtenir une reconstitution de son acte de naissance authentifié par décision du TGI de Bonabérié (Cameroun). Il a reçu l’ensemble de ces documents le 8 septembre 2017. Il est prêt à démarrer un apprentissage en boucherie, il a un patron et l’accord d’un centre de formation. Il est contrôlé à la gare de la Part Dieu à Lyon , arrêté et placé en rétention le 21 septembre dernier, il était en possession des documents lui permettant de déposer une demande de titre de séjour.

Depuis, Patrick a été enfermé au centre de rétention Saint-Exupéry de Lyon. Il a pu refuser une première fois d’être embarqué. Aucun recours n’a abouti. Le consul du Cameroun a accordé le laisser passer pour l’expulsion sans s’être entretenu avec Patrick, document expirant le 31 octobre. A trois jours de la fin du délai légal de rétention , Patrick a été expulsé, renvoyé dans un pays où il n’a aucun avenir. (...)

Les préfets, les ministres, le chef de l’Etat qui décident, consentent, font exécuter l’expulsion d’un garçon de 20 ans, méritent notre honte et notre colère. Ils brisent sa vie, en fracassant ses projets, sa difficile reconstruction psychique.

Ils envisagent de faire mieux, c’est à dire pire : les jeunes arrivants en danger ne seraient plus pris en charge par le dispositif de protection de l’enfance, mais par l’Etat , basculés dans le régime du droit des étrangers.

La durée légale de la rétention pourrait être portée à 90 jours, voire plus !!!

Inhumanité , économies sur le dos des plus fragiles, alors qu’ on abonde les riches de cadeaux , gâchis et mépris du travail des professionnels engagés avec ces jeunes. Ce présent là, cet avenir là, nous les refusons.