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Ici : les corps politiques
Article mis en ligne le 14 avril 2016
dernière modification le 12 avril 2016

L’occupation de la place permet à la foule amassée d’imposer sa présence dans l’espace urbain, et de fonder son existence en ville, de la manifester aux yeux de tout le corps social. Mais l’espace public n’a pas besoin de la place de la République pour exister, puisque c’est la réunion, le dialogue ouvert entre des inconnus qui l’instaure en fondant le collectif. C’est le rassemblement d’individus dans l’effort conjugué de l’élaboration d’un sens commun (ce qui ne veut surtout pas dire univoque), qui fait de la place un espace public.

Place de la République, on se crie « plus fort ! » « micro ! ». Ici a lieu la parole, la parole diverse, dissonante, hésitante, lyrique, café du commerce, réfléchie. Depuis le 31 mars la place est jour après jour investie par une parole citoyenne. Des voix qui s’élèvent des quatre coins de la place, des chants, des cris, des slogans, des bêtises, des vers, des jeux de mots, des voix assurées, des voix qui s’éteignent, qui bafouillent, qui se brisent, qui vrillent, partent dans les aigus. C’est de cette réappropriation collective du langage que naît un réel espace public. L’occupation de la place permet à la foule amassée d’imposer sa présence dans l’espace urbain, et de fonder son existence en ville, de la manifester aux yeux de tout le corps social. Mais l’espace public n’a pas besoin de la place de la République pour exister, puisque c’est la réunion, le dialogue ouvert entre des inconnus, qui l’instaure en fondant le collectif. C’est le rassemblement d’individus dans l’effort conjugué de l’élaboration d’un sens commun (ce qui ne veut surtout pas dire univoque), qui fait de la place un espace public. (...)