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Il faut remettre au coeur de notre logiciel intellectuel la question des ressources
Article mis en ligne le 25 avril 2013
dernière modification le 22 avril 2013

"Afin d’éviter le pire pour demain, il nous faut rapidement s’engager sur le chemin d’une véritable économie verte, afin d’accroître la résilience de l’économie, et au-delà de notre société."

Le terme d’économie verte est aujourd’hui utilisé à toutes les sauces. Il sert tout d’abord à désigner les activités qui diminuent ou réparent les atteintes à l’environnement. Dans cette acception, l’économie verte se réduit à ce compartiment de l’économie dont l’expansion est portée par les politiques environnementales actuelles.

C’est ainsi qu’on peut entendre nos ministres se féliciter de la multiplication des emplois verts, sachant qu’en pratique, ceux-ci sont d’autant plus nombreux qu’on produit plus de déchets, et qu’on gagne plus d’argent à les ramasser et à les trier.

Le terme économie verte est également largement utilisé pour vanter des innovations techniques qui se présentent comme bonnes pour l’environnement mais qui sont d’abord des moyens de continuer à produire et consommer comme avant. Certes, progrès technique et innovation devraient nous permettre de produire demain en utilisant moins de ressources et d’énergie.

En revanche, il n’est pas sérieux d’imaginer que la possession par tous d’une voiture électrique roulant à l’électricité nucléaire soit la solution à la demande de mobilité des 9 milliards de personnes que comptera demain notre petite planète !

De manière plus systémique, enfin, la notion d’économie verte est présentée comme le moyen de réconcilier l’écologie et l’économie. Les investissements que supposerait sa mise en œuvre seraient ainsi le moyen de relancer la croissance. Et il faut bien avouer que celle-ci n’est jamais aussi désirable que lorsqu’elle a disparu, comme c’est le cas aujourd’hui en Europe.

De fait, à mesurer les risques politiques liés à l’approfondissement de la crise de la zone euro, on ne peut que souhaiter que soient dégagées rapidement les voies d’une sortie de l’austérité sur notre continent.

Mais est-il pour autant raisonnable de laisser croire, face au défi du chômage, qu’on pourrait concilier une croissance indéfinie de l’économie et une économie réellement verte, c’est-à-dire soutenable ? La réponse est non. (...)

Promouvoir une alimentation et une agriculture réellement durable au bénéfice de tous,
 Agir pour réduire radicalement notre dépendance aux énergies fossiles et nucléaire, en modifiant nos villes et nos modes de déplacement, afin de ralentir le réchauffement climatique.
 Imposer un recyclage généralisé et allonger la durée de vie des produits afin de privilégier systématiquement la préservation des ressources et non le gaspillage afin de se rapprocher d’une économie circulaire,
 promouvoir l’usage plutôt que la possession des biens durables afin d’en limiter la production,
 privilégier la production des biens et services qui prennent d’autant plus de valeur quand tout le monde en bénéficie - l’éducation par exemple - et taxer les biens statutaires dont la seule fonction est d’affirmer sa supériorité à l’égard de ses semblables,
 décentraliser la production autant que faire se peut, en privilégiant les circuits courts,
 étendre la démocratie à tous les niveaux afin de civiliser l’économie sans renoncer à vivre dans une société ouverte…

(...)