
Il y a 4 ans, je sortais de l'ENA.
Des grands corps au 93, j'ai énormément appris. Y compris sur les dysfonctionnements structurels et idéologiques de l'Etat.
Alors il y a 2 jours nous avons lancé @nosservicespub pour porter de l'intérieur une parole alternative.
Rewind (1/X)⤵️— Arnaud Bontemps (@arnaudbontemps) May 2, 2021
Et cela dès ma première expérience professionnelle.
Je contrôlais une agence de l'Etat.
Au sein de l'agence ils étaient 120, pour un budget RH de 15 M€.
Mais ils étaient trop peu, donc ils faisaient appel à 60 prestataires en continu. Pour un budget "prestataires" de... 15M€.— Arnaud Bontemps (@arnaudbontemps) May 2, 2021
Je suis ensuite allé travailler à l'organisation des soins en Seine-Saint-Denis.
Un job passionnant, avec des collègues géniales et géniaux, au contact de professionnel.le.s de santé remarquables.
(💘s'ils me lisent)Mais ici aussi, j'ai été confronté à des limites structurelles
— Arnaud Bontemps (@arnaudbontemps) May 2, 2021
Cela impliquerait "trop" de choses :
- la généralisation d'une posture d'écoute du terrain
- des relations entre le national et le local qui soient bcp moins descendantes
- que les objectifs (ici la santé) priment sur la baisse de dépense.Or on retrouve ces limites... partout.
— Arnaud Bontemps (@arnaudbontemps) May 2, 2021
Cette semaine, on chiffrait le montant total de l'externalisation publique : 160 milliards d'euros. Soit l'équivalent du quart du budget de l'Etat (ici une reprise de @franceinter).
Cela mérite débat, non ?
Et on a bien l'intention de continuer.https://t.co/VMiyfGwe87
— Arnaud Bontemps (@arnaudbontemps) May 2, 2021
Si la puissance publique est l'outil de la société pour décider de son propre avenir, alors il est nécessaire de réinventer des leviers de décision collectifs.
Et vu de l'intérieur, on peut vous dire qu'il y a du travail pour reconnecter décisions publiques et besoins des gens.
— Arnaud Bontemps (@arnaudbontemps) May 2, 2021
PS : et si d'aventure la question de l'organisation des soins (et de la nécessité de tout changer pour vraiment progresser) vous intéresse, je vous mets ici un (petit) fil twitter, tiré d'un (long) article :
— Arnaud Bontemps (@arnaudbontemps) May 2, 2021
Nous sommes énarques, attachés, magistrats, contractuels, bref : agents des services publics.
Issu.e.s de milieux d'où prendre la parole est découragé.
Constatant chaque jour une perte de sens.Aujourd'hui nous brisons le silence pour dénoncer les dysfonctionnements de l'Etat⤵️
— Collectif Nos services publics (@nosservicespub) April 30, 2021
On nous exhorte à garantir la « qualité de service » sans nous donner les moyens de le faire.
On nous demande de « mettre l’usager au centre » mais, surtout, d’obéir à la hiérarchie.⁰Et la protection de la santé, du climat ou la lutte contre les inégalités passent à l'as.
— Collectif Nos services publics (@nosservicespub) April 30, 2021
Ces dysfonctionnements ne sont pas anecdotiques : ils relèvent de mécanismes que nous pouvons identifier et décortiquer.
Et si nous ne mettons pas au jour ces dysfonctionnements internes de nos administrations qui minent le fonctionnement des pouvoirs publics, qui le fera ?
— Collectif Nos services publics (@nosservicespub) April 30, 2021
(...)
Le fonctionnement de la puissance publique est éminemment politique. Notre travail est politique.
Et la (non) pensée dominante sur les services publics, à base de “rabot & hiérarchie”, ne prospère que sur l'absence d'alternative.Et si nous essayions de construire autre chose ?
— Collectif Nos services publics (@nosservicespub) April 30, 2021
Lire aussi :Il est temps de prendre la parole.
Un collectif pour retrouver le sens de nos missions.
(...)