
Marianne et Nathalie sont décédées le 6 février 1973 à quelques centaines de mètres du cimetière, lors de l’incendie du collège Pailleron. 14 autres enfants ont trouvé la mort ce soir-là, ainsi que 4 adultes. Il y a très peu de traces de cet évènement dans le quartier ; et encore moins dans la mémoire collective. Pourtant, ce drame est bien plus qu’un fait divers. En retracer l’histoire permet de lui conférer une dimension politique pleine de résonnances au présent.
Consumé et effondré en moins de trente minutes
L’incendie du collège Pailleron s’est déclaré à 19h30 après une séance de ciné-club autour du film Alexandre le Bienheureux. À cette heure-ci, le collège aurait dû être vide. Mais le conservatoire avait décidé d’y délocaliser ses cours du soir. Ce pourquoi une cinquantaine d’enfants, avec leurs enseignants, se trouvaient sur les lieux lors de l’incendie. Aux dires des témoins, le collège s’est consumé et effondré en moins de trente minutes, ce dont les archives de police attestent. Dans la salle d’information et de commandement, on note minute par minute le déroulé des évènements. Alertés par des témoins à 19h54, la police pense pendant longtemps que tous les enfants ont été évacués et que les quelques-uns intoxiqués ont été emmenés dans les hôpitaux environnants. Le bâtiment est annoncé comme détruit à 20h19 mais l’incendie se poursuit. Le couperet tombe vers 22h lorsque les pompiers annoncent dégager des corps et que commence un funeste comptage rendu définitif à 2h du matin.
(...) Marianne et Nathalie sont décédées le 6 février 1973 à quelques centaines de mètres du cimetière, lors de l’incendie du collège Pailleron. 14 autres enfants ont trouvé la mort ce soir-là, ainsi que 4 adultes. Il y a très peu de traces de cet évènement dans le quartier ; et encore moins dans la mémoire collective. Pourtant, ce drame est bien plus qu’un fait divers. En retracer l’histoire permet de lui conférer une dimension politique pleine de résonnances au présent.
Consumé et effondré en moins de trente minutes
L’incendie du collège Pailleron s’est déclaré à 19h30 après une séance de ciné-club autour du film Alexandre le Bienheureux. À cette heure-ci, le collège aurait dû être vide. Mais le conservatoire avait décidé d’y délocaliser ses cours du soir. Ce pourquoi une cinquantaine d’enfants, avec leurs enseignants, se trouvaient sur les lieux lors de l’incendie. Aux dires des témoins, le collège s’est consumé et effondré en moins de trente minutes, ce dont les archives de police attestent. Dans la salle d’information et de commandement, on note minute par minute le déroulé des évènements. Alertés par des témoins à 19h54, la police pense pendant longtemps que tous les enfants ont été évacués et que les quelques-uns intoxiqués ont été emmenés dans les hôpitaux environnants. Le bâtiment est annoncé comme détruit à 20h19 mais l’incendie se poursuit. Le couperet tombe vers 22h lorsque les pompiers annoncent dégager des corps et que commence un funeste comptage rendu définitif à 2h du matin. (...)
Quelques jours plus tard, deux élèves du collège, Marc et Patrick, finissent par avouer l’un sa complicité, l’autre sa culpabilité. C’est Patrick, 14 ans, qui a mis le feu à l’aide de white spirit acheté à l’épicerie du coin. Il en avait assez, raconte-t-il à la police, d’être le bouc émissaire des enseignants et voulait se venger car on menaçait de le mettre dans « la classe des déchets », le surnom donné à la classe des élèves les plus en difficulté. Mais il ignorait évidemment que des enfants se trouvaient sur place. (...)
Cependant les aveux ne suffisent à calmer ni les familles, ni les organisations de parents d’élèves ou de lycéens, ni les médias qui, dès le lendemain, exigent la réponse à une autre question : non pas pourquoi le collège avait brûlé, mais pourquoi il s’était embrasé si rapidement alors que, selon les normes en vigueur, il aurait dû résister pendant 1h30 minimum.
« On risque sa peau tous les jours dans mon CES »
L’affaire prend alors une dimension nationale et se politise. Dans les quelques jours suivant l’incendie, les accusations pleuvent. (...)
De nombreuses déclarations suggèrent que ce qui est arrivé à Pailleron était attendu, et surtout que le risque existe dans de nombreux autres établissements à Paris et ailleurs. (...)