
Couché sur un brancard, Ayib Ly se remet de ses blessures au pied et au dos dans un hôpital de Ziguinchor, chef-lieu de la Casamance, dans le sud du Sénégal. Il fait partie des rescapés de la tuerie qui a fait 13 morts et une demi-douzaine de blessés samedi dans une forêt des environs.
"Ils nous ont fait coucher à plat ventre et ont commencé à tirer", a raconté dimanche à l’AFP cet homme de 45 ans, marié à deux femmes et père de deux enfants.
"Trois tirs m’ont atteint au pied et au dos", dit-il à voix basse, torse nu et bandage à la tête. (...)
"Ils m’ont d’abord pris mon téléphone portable et nous ont demandé de les suivre dans la forêt. Lors de la fusillade, quelqu’un qui était près de moi n’a pas été atteint par les balles. Nous nous sommes enfuis ensemble pour rejoindre la route", ajoute cet homme de 37 ans, commerçant, marié et père de quatre enfants.
– Blessés ’achevés’ -
"Des personnes blessées cherchant à s’enfuir ont été achevées" par les assaillants, poursuit-il. "D’autres ont été sauvées par les sapeurs pompiers, alertés et venus pour les secours, poursuit-il. (...)
Les assaillants étaient "en uniforme militaire, étaient (munis) de (chaussures militaires de type) rangers ou en plastique" et parlaient en langue locale, a-t-il remarqué. (...)
Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a promis une traque "rude et sans répit" pour arrêter les responsables du massacre, survenu dans une région en proie à une rébellion depuis 35 ans mais qui avait connu une accalmie depuis plusieurs années.