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« Imaginez une augmentation de la température mondiale de 4 °C »
Article mis en ligne le 29 novembre 2011

Alors que s’est ouverte une nouvelle conférence des Nations unies sur le changement climatique à Durban (Afrique du Sud) le 28 novembre, rien ne semble avancer : les engagements actuels de réduction des émissions de CO2 nous conduisent à une augmentation de la température globale de 4 °C minimum. Pour Pablo Solon, ancien négociateur en chef sur le changement climatique et ambassadeur de la Bolivie aux Nations unies, il est essentiel de définir à Durban un accord ambitieux, avec des engagements globaux. Car bientôt, il sera trop tard.

(...) Avec une augmentation de la température globale de 2 ºC, le nombre de décès annuels liés aux dérèglements climatiques se comptera en millions, alors qu’il était déjà de 350 000 en 2009 [3]. Entre 20 % et 30 % des espèces végétales et animales disparaîtront. De nombreuses zones côtières, y compris les pays insulaires, seront recouverts par les eaux. Les glaciers des Andes – qui ont déjà diminué d’un tiers avec l’actuelle augmentation de la température de 0,8 °C – risquent de disparaître complètement. (...)

Imaginez ce que signifie une augmentation de la température moyenne mondiale de 4 °C ou plus ! Personne dans les négociations sur le changement climatique ne défend ou ne justifie une augmentation de cette ampleur. Pourtant, les négociations de Cancún ont ouvert la voie pour cela.

Quand la Bolivie s’est opposée à ce résultat, les négociateurs nous ont dit que l’important était de sauver le processus de négociation diplomatique. Et qu’à Durban, en 2011, on sauverait le climat. Quelques jours avant que la conférence de Durban ne commence, les choses n’ont pas bougé d’un pouce. Pire, certains annoncent qu’ils pourraient en rester au minimum de la fourchette de leurs engagements de réduction.
(...)

Durant l’année 2011, les négociations sur le climat qui se sont tenues en Thaïlande, en Allemagne et au Panama ont porté sur la forme plus que sur le contenu. Ce qui est en cours de négociation n’est pas de savoir comment augmenter les promesses de réduction d’émissions, mais quelles formes elles peuvent prendre
(...)

Les partisans du maintien d’un protocole de Kyoto vidé de sa substance sont les pays qui ont peur de la réaction de leur opinion publique : « Au minimum, il faut donner l’illusion que le protocole de Kyoto se poursuit, pour rassurer nos électeurs. » La raison supplémentaire qui les amène à poursuivre avec un protocole de Kyoto vidé d’objectifs de réduction sont les mécanismes de marché de ce protocole, qui sont en train de s’effondrer. (...)

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