
Alors que les inégalités n’ont jamais été aussi élevées, il est essentiel d’améliorer la qualité des emplois et de réduire les écarts entre hommes et femmes, insiste l’OCDE dans un nouveau rapport.
« Nous avons atteint un point critique. Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons ».
C’est l’alerte lancée à Paris, jeudi 21 mai, par le Secrétaire général de l’OCDE. Angel Gurría, aux côtés de Marianne Thyssen, Commissaire européenne à l’emploi et aux affaires sociales, lançait un nouveau rapport intitulé « Tous concernés : Pourquoi moins d’inégalités profite à tous ».
Aujourd’hui, dans la zone OCDE, organisation économique qui regroupe les pays les plus riches de la planète, les 10 % les plus riches de la population ont un revenu d’activité 9,6 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Une proportion en hausse constante : elle était de 7,1 dans les années 1980 et 9,1 dans les années 2000, selon ce rapport.
En France, les inégalités sont proches de la moyenne OCDE. Mais elles ont augmenté plus nettement qu’ailleurs sous la présidence de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2011 (3ème hausse la plus importante des pays de l’OCDE). (...)
Autre point clé de ce rapport : « Il faut faire davantage pour réduire les écarts entre hommes et femmes ». La probabilité qu’ont les femmes d’occuper un emploi rémunéré reste inférieure d’environ 16 % à celle des hommes et leurs rémunérations inférieures d’environ 15 % (il s’agit là du salaire horaire brut, qui gomme les écarts dus aux différences d’heures travaillées. En intégrant le temps partiel, l’écart s’élève à 24%).
Point positif à ce sujet : les inégalités globales seraient aujourd’hui plus élevées sans la participation accrue, depuis 20 ans, des femmes au marché du travail. En outre, ces 20 dernières années, les inégalités de revenus ont davantage augmenté entre les hommes (+16% en moyenne) qu’entre les femmes (+9%). Parce que les femmes à bas salaires ont eu tendance à travailler davantage d’heures ; et parce que les salaires des femmes ont, relativement, davantage augmenté. (...)