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Futura-Sciences
Insecte cyborg : un coléoptère transformé en drone
Article mis en ligne le 21 mars 2015
dernière modification le 17 mars 2015

Des chercheurs de l’université de Californie à Berkeley (États-Unis) et de l’université de technologie de Nanyang à Singapour ont équipé un coléoptère d’un système de stimulation musculaire grâce auquel ils peuvent littéralement le télécommander en vol. L’idée de développer des insectes cyborgs n’est pas nouvelle mais la finalité de ces projets soulève des questions éthiques.

Un coléoptère (Mecynorrhina torquata) de la famille des cétoines (les cétonidés) a été équipé d’un sac à dos renfermant l’équipement électronique qui sert à le contrôler : un microcontrôleur, un émetteur-récepteur sans fil et six électrodes reliées aux lobes optiques et aux muscles sclérites axillaires (3Ax) dont le coléoptère se sert en vol pour manœuvrer. L’ensemble, qui pèse 1,5 gramme, est alimenté par une micro batterie lithium-ion de 3,9 volts. Le résultat de l’expérience est à découvrir dans la vidéo ci-dessous. Avec la télécommande, les chercheurs peuvent stimuler les muscles du côté droit ou gauche pour provoquer un changement de direction. La précision du virage peut même être corrélée à l’intensité de la stimulation électrique. (...)

Un tel système de contrôle pourrait conduire à la création d’insectes cyborgs chargés de remplir certaines missions. « Nous pourrions facilement ajouter un microphone et des capteurs thermiques pour des missions de recherche et de sauvetage. Avec cette technologie, nous pourrions explorer en toute sécurité des zones jusqu’ici inaccessibles comme les recoins et fissures d’un immeuble effondré », souligne le professeur Sato. Cette idée de contrôler les insectes de la sorte n’est d’ailleurs pas isolée.
De nombreuses expérimentations

En 2008, nous évoquions déjà le projet de cyber-scarabée financé par la Darpa, l’agence de R&D de l’armée américaine. Quelques années plus tard, les mêmes chercheurs de l’université du Michigan faisaient évoluer le concept en travaillant sur la récupération d’énergie issue du mouvement des ailes. En 2012, l’université d’État de Caroline du Nord présentait une blatte télécommandée, toujours avec la finalité d’utiliser l’insecte pour des missions de sauvetage. La même année, des scientifiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT), eux aussi financés par la Darpa, avaient développé une sonde neurale implantée sur une mite afin de pouvoir la contrôler en vol. Récemment, les chercheurs de l’université de Caroline du Nord ont utilisé un système de contrôle acoustique qui dirige automatiquement la blatte en fonction de la provenance d’une source sonore. (...)