
Après le bombardement chimique, l’inaction est intenable pour les Occidentaux. Timing, légalité, répercussions dans la région... Les enjeux d’une intervention.
Il est de plus en plus probable que, dans les tout prochains jours, des frappes de missiles américains contre le régime syrien seront ordonnées par Barack Obama, avec le soutien notamment de la France.
Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a fait un pas de plus dans ce sens en déclarant ce lundi matin sur Europe 1 :
- « Il faut proportionner les réactions, mesurer, agir à la fois avec détermination et avec sang-froid, et c’est ça qui va être arbitré au cours des jours qui viennent.
- La seule option que je n’envisage pas, c’est de ne rien faire. »
Alors que les observateurs des Nations unies se sont rendus ce lundi sur les lieux du bombardement à l’arme chimique de la semaine dernière, essuyant des tirs de snipers d’origine inconnue, le conflit syrien risque donc d’entrer dans une nouvelle phase.
Explications en quatre questions (...)
La contagion régionale évidente peut-elle être stoppée par une intervention militaire ? Ou celle-ci ne fera-t-elle que la précipiter ?
Le choix n’est ici qu’entre de mauvaises solutions. (...)
La véritable question, comme dans toute intervention militaire, c’est celle du « day after », du lendemain des premières frappes.
Les états-majors, qui concentrent l’essentiel de leur attention sur la première phase militaire, sont moins à l’aise sur ce « day after », comme l’ont expérimenté à leurs dépens les Occidentaux en Afghanistan ou les Américains en Irak.
Du jour où ils bombarderont des cibles syriennes, les Occidentaux seront engagés dans ce conflit dont la complexité n’est plus à démontrer, tant dans ses composantes internes que son contexte régional et international. (...)
Ils devront faire face à la fois :
- aux conséquences immédiates des réactions du régime Assad qui peuvent prendre plusieurs formes, en Syrie, dans les pays voisins, ou encore – l’histoire le montre – au cœur de l’Europe ;
- à la difficulté d’aider une opposition divisée, morcelée, qui comprend en son sein des éléments djihadistes ouvertement ennemis des pays occidentaux, mais qui se retrouvent sur le terrain syrien du même côté de la barricade.
Depuis des mois, les Français en particulier souhaitent armer l’opposition, mais y ont renoncé de peur que ces armes, en particulier les plus sophistiquées, sol-air et antichars, ne se retrouvent entre les mains djihadistes. (...)