
Arrêtée en Iran il y a deux ans, la franco-iranienne Fariba Adelkhah est toujours assignée à résidence à Téhéran et privée de liberté. Monnaie d’échange contre des prisonniers iraniens ? Moyen de pression pour les négociations sur le nucléaire ? Pour son comité de soutien, les raisons de sa détention ne sont pas claires.
Pour marquer cet anniversaire, son portrait sera dressé, samedi 5 juin, sur la façade de la mairie de Paris du 3e arrondissement, au cœur de la capitale, en présence de son compagnon Roland Marchal. Celui-ci avait été arrêté en même temps qu’elle et échangé en mars 2020 contre un ingénieur iranien détenu en France et menacé d’extradition vers les Etats-Unis.
"Deux ans après, on ne sait toujours pas pourquoi elle a été arrêtée (...)
L’Iran détient plus d’une douzaine d’Occidentaux - également détenteurs d’un passeport iranien pour la plupart - en prison ou en résidence surveillée.
Côté français, le touriste Benjamin Brière vient de s’ajouter à la liste, compliquant un peu plus la tâche du Quai d’Orsay.
Ces "otages" font l’objet d’accusations que les intéressés réfutent, comme espionnage ou atteinte à la sécurité de l’État. Mais des militants dénoncent une pure monnaie d’échange pour obtenir des concessions.
Fariba Adelkhah, condamnée à 5 ans de prison
"Fariba Adelkhah n’a jamais eu d’activité politique. C’est une prisonnière scientifique, privée de liberté sur la seule base de ses travaux universitaires", déclare son comité de soutien.
La chercheuse de Sciences Po Paris, âgée de 62 ans, a été condamnée à cinq ans de prison en mai 2020 pour menace à la "sûreté nationale" et "propagande" contre la République islamique. Elle a passé plus d’un an dans une prison avant d’être assignée en résidence en octobre 2020 à Téhéran, sous la contrainte d’un bracelet électronique et avec un horizon limité à 300 mètres.
"Elle n’a la liberté de rien faire et continue à subir une torture psychologique", souligne Béatrice Hibou, membre de son comité de soutien. "Ils jouent avec ses nerfs sans arrêt", dit-elle à l’AFP en égrénant les perspectives avortées de libération conditionnelle ou de grâce. Ses liens vers l’extérieur se résument aux visites de sa famille et à des échanges téléphoniques avec quelques proches en France. Elle suit aussi des cours d’arabe et de droit musulman à distance. "Ca l’aide beaucoup", relève Béatrice Hibou.
Les retombées attendues des négociations sur le nucléaire
Fariba Adelkhah doit aussi compter avec les aléas de la politique iranienne et des enjeux internationaux. (...)