
L’auteure de L’amie prodigieuse, Elena Ferrante, vient prêter main-forte à son confrère Roberto Saviano. Ce dernier est menacé de se voir retirer l’escorte policière qui le protège de la mafia depuis plus d’une dizaine d’années. Difficile à accepter.
Leader du mouvement d’extrême-droite italienne, Matteo Salvini est devenu ministre de l’Intérieur par le biais des accords politiques que Cinque Stelle a dû faire. Accepter d’intégrer dans le gouvernement la Lega Nord n’avait rien d’évident. Et voici que l’un des ministères régaliens se retrouve dans les mains du plus représentatif de l’extrême-droite…
Elena Ferrante a fait parvenir au Guardian un texte, évoquant son engagement politique — ou plutôt son absence d’engagement public. « Je me suis toujours bornée à participer à des initiatives qui semblaient urgentes et nécessaires pour le bien commun », indique-t-elle. (...)
elle se méfie de ceux dont Salvini se revendique, du moins accorde crédit : Poutin, Trump, ou encore Marine Le Pen, Viktor Orban et bien d’autres. En accédant au poste de ministre de l’Intérieur, Salvini s’inscrit dans « la pire des traditions politiques italiennes ». Pire, « il est devenu de plus en plus convaincant, se donnant l’apparence d’un bonhomme qui comprend parfaitement les problèmes du peuple et frappe au bon moment de son poing xénophobe et raciste sur la table ».(...)
De son côté, Roberto Saviano qui avait déjà répondu à Salvini, le traitant de pitre dont il n’avait assurément pas peur, s’est lancé dans un plaidoyer diffusé par L’Obs. « Salvini, avec ses menaces, me renvoie à la place qui est la mienne. Je suis comme ses ennemis, je suis l’un d’entre eux, et je suis fier de l’être. […] Il faut retirer au ministre de l’Intérieur, homme sans scrupule et cynique, la possibilité d’armer (littéralement) d’autres mains. »