
L’autre jour, j’écoutais un débat sur l’industrie en France, auquel participaient des délégués syndicaux d’entreprises menacées par des plans de licenciement. Alors qu’ils expliquaient pourquoi ils étaient en grève, le journaliste très sérieusement leur a répliqué qu’avec la mondialisation et la concurrence internationale, tout le monde devait se remettre en cause, et que si l’on ne produit pas des richesses l’on ne pouvait maintenir les emplois, d’autant plus qu’ailleurs ils travaillent pour moins cher. Au passage il en a remis une couche sur le côut du travail et la productivité !
Alors, j’ai interpellé ce journaliste à travers mon écran télé, pour lui faire remarquer que du nord au sud, les seuls qui ne tolèrent pas une diminution de leur revenu, ce sont les actionnaires. Ensuite, je lui ai demandé ce que lui produisait ? Et avec la même logique que la sienne, je lui ai fait remarquer que pour faire ce qu’il fait on peut très bien le faire faire à 10 000 km d’ici par un animateur 100 fois moins payé ! Parce que dans son monde mondialisé et où la concurrence internationale est reine, l’on peut tout délocaliser… même les journalistes ! (...)
Qui paye ce journaliste ? S’il est sur une chaine publique, ce sont nos impôts qui le rémunèrent, mais lorsqu’il parlera d’économie de l’Etat, il ne se sentira jamais concerné ! Et s’il sévit sur une chaine privée, c’est encore nous qui le payons, notamment via la publicité dont le prix est répercuté sur nos achats. Et une partie de son salaire est même payée par les ouvriers qu’il reçoit en ce moment, à travers la pub que fait leur entreprise sur la chaine de télé où il travaille. Et ce clown se permet de leur faire la leçon ! Signalons au passage que la publicité est le deuxième budget mondial derrière les dépenses militaires, prés de 800 milliards d’euros pour le premier et plus de 500 milliards pour le second. A mettre en perspective avec les 30 milliards qu’il faudrait pour résoudre le problème de la faim dans le monde.
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Mais au delà de tout cela, ces journalistes sont employés par les mêmes personnes qui licencient, délocalisent et pompent les subventions de l’Etat via des allégements fiscaux, des niches fiscales ou tout autre dispositif voté à leur seul profit. Ces personnes, qui par l’intermédiaire de ces journalistes, nous déversent leur propagande.