
Lait infantile, jambon Aoste, soupe Knorr, culotte menstruelle Nana. Une étude a découvert la présence de nanoparticules potentiellement toxiques dans de nombreux produits du quotidien.
(...) Sur les 23 produits testés par l’Association de veille et d’information civique sur les enjeux des nanosciences et nanotechnologies, 20 contiennent des nanoparticules, potentiellement toxiques pour la santé. Le constat est d’autant plus accablant que ces produits ne sont pas étiquetés avec la mention « nano », voire parfois non autorisés.
Avicenn met en garde sur ces nanoparticules, si petites qu’elles sont susceptibles de se diffuser jusque dans nos cellules : « Leur forte réactivité peut entraîner des effets potentiellement néfastes sur la santé (inflammations, allergies, voire risque de cancers) encore largement sous-évalués. Et les risques liés à leur dissémination dans l’environnement sont eux aussi potentiellement importants. »
Un Labello avec des nanoparticules... certifié sans (...)
Pour Avicenn, cette présence est particulièrement problématique : « Non seulement [ces nanoparticules] ne sont pas autorisé[e]s par le Règlement sur les cosmétiques européen, mais le référentiel Cosmos Natural auquel se rapporte la certification du stick est censé garantir l’absence de ces nanoparticules. Cette situation pose la question du niveau d’exigence des critères de certification. » Alors que les fabricants n’ont pas le droit d’utiliser de nanoparticules dans ces colorants, ils n’hésitent pas à en mettre de grande quantité, souligne Avicenn.
Un passage possible à travers la bouche
Les cosmétiques ne sont pas les seuls pointés du doigt. On trouve également du TiO2 sous forme de nanoparticules dans un boxer Supima de Uniqlo et... dans la lingette-buvard sous une escalope de poulet Le Gaulois. (...)
On en retrouve aussi dans une brosse à dents pour enfant Signal, dans une culotte menstruelle Intimewear de Nana et dans un masque antiviral Baccide. « Des chercheurs ont alerté récemment sur le passage possible des nanoparticules d’argent à travers la muqueuse buccale, même à faible dose », détaille le rapport. (...)
Par ailleurs, l’utilisation généralisée du nanoargent, bactéricide puissant et non sélectif, n’est pas anodine dans les produits de consommation courante. De nombreuses études insistent sur le risque d’accroître les résistances bactériennes, rappelle également l’association.
Des milliards de nanoparticules dans une soupe Knorr (...)
« La politique de l’autruche n’est plus de mise », insiste Avicenn, qui parle de l’étiquetage des nanoparticules « éminemment défaillant ». Elle réclame aux autorités publiques de renforcer les rappels à la loi, les contrôles et les sanctions, et d’étendre l’obligation d’étiquetage à toutes les catégories de produits.