
Acheter bio et local, faire ses courses en vrac, fabriquer ses produits ménagers, s’engager dans une démarche de réduction de ses déchets, ça ne coûte pas plus cher. Au contraire.
« Franchement j’aimerais bien être écolo, mais quand tu vois le prix que ça coûte… » Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu cette rengaine, prononcée par des ami.e.s ou sur les plateaux télé. Pourtant, cette croyance populaire tenace ne colle pas vraiment à ma propre expérience.
Depuis septembre 2016, avec ma compagne, nous nous sommes mis au « zéro déchet », un mode de vie prôné par la franco-états-unienne Béa Johnson, et qui implique de produire le moins de déchets possible. En même temps, nous nous sommes mis à acheter au maximum bio et local — pas étonnant, la démarche va souvent de pair. Nous aurions donc dû voir notre budget alimentation/produits ménagers exploser. Pourtant, à produits équivalents, nous avons plutôt eu l’impression de dépenser moins qu’avant. Mais parce que mon expérience ne vaut pas grand-chose sans comparaison, j’ai interrogé des experts pour savoir si mon intuition était bonne. (...)
La clé, c’est de se passer des produits transformés : gâteaux, yaourts, et même chips, tout cela est facilement faisable soi-même en passant un peu de temps aux fourneaux, pour un résultat meilleur et bien moins cher. C’est comme cela que l’on compense le surcoût induit par certains produits forcément plus chers en agriculture biologique, comme le lait ou les œufs. (...)
Sans compter que les produits bio sont plus nourrissants à quantité équivalente que ceux de l’industrie — si vous en doutiez, exemple concret à Langouët, une petite ville bretonne dont Reporterre vous avait déjà parlé. La cantine est passée en bio il y a une dizaine d’années. Résultat des courses, le prix du repas a baissé. « Nous n’avons plus de gaspillage, nous achetons moins de pain, car il est plus nourrissant, et moins de viande, car elle tient mieux à la cuisson », indique le maire, dans à l’AFP. (...)
Autre poste d’économie substantielle, les produits ménagers. Car avec quelques ingrédients de base, on peut fabriquer l’ensemble des liquides vaisselle, lessives et autre nettoyants de sol nécessaires à la propreté de la maison. (...)
Et pour tout ce qui ne concerne pas l’alimentation ? « On achète beaucoup d’occasions, par exemple les meubles ou les jeux… » explique Jérémie. Car ce sont souvent ces achats suremballés qui produisent le plus de déchets. Avec les sites de petites annonces, là aussi on paye moins, tout en donnant une seconde vie à des objets qui auraient pu être jetés. Sans compter qu’un certain nombre de sites de dons se sont aussi développés, comme par exemple Donnons.org. Pour les vêtements, l’achat d’occasion aussi se révèle avantageux. (...)
Il y a pourtant un domaine où il est difficile de lier écologie et économies : celui du matériel électronique, en particulier des smartphones, devenus presque incontournables. L’occasion permet là aussi d’éviter les emballages, mais les composants ne sont quasiment jamais respectueux des travailleurs et de l’environnement. Et l’obsolescence programmée condamne ce type d’appareil au bout de quelques années d’utilisation. « Il y a toujours les Repair Café, où des gens peuvent t’apprendre à réparer ton matériel », note Mélanie. Elle envisage, dans le futur, de passer au Fairphone, la seule marque à proposer un téléphone écologique (autant que cela soit possible), éthique et aux composants remplaçables. Pour 525 euros, le jeu peut en valoir la chandelle, pour autant que l’entreprise continue à proposer les pièces détachées encore longtemps.
Comme quoi, avec quelques réflexes de consommation un peu différents, on peut faire des économies. (...)