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Jean Castex, les éducateurs spécialisés et la crise de recrutement dans les établissements médico-sociaux
Article mis en ligne le 12 novembre 2021

Le premier ministre en visite à la Maison d’accueil spécialisée La Source à Châtenay-Malabry le 8 novembre a fait référence au déficit de recrutement de personnels dans les établissements médico-sociaux. Plusieurs extraits de son discours délivré lors de ce déplacement concernent les travailleurs sociaux

Jean Castex confirme que les métiers du social sont « peu attractifs »

« Beaucoup d’ingrédients sont réunis pour rendre ces métiers peu attractifs alors qu’ils sont essentiels. Dans ces secteurs, les grilles salariales, établies il y a plusieurs décennies de cela, n’ont jamais été modernisées si bien que l’écrasement des salaires des éducateurs ou des accompagnants est tel que l’on reste bloqué pendant les premières années au SMIC sans véritable perspective » explique-t-il.

« J’ai pu voir aujourd’hui l’investissement des éducateurs et des accompagnants dont le rôle est essentiel. Ces métiers, on en a besoin partout, ce sont des travailleurs sociaux qui participent à la politique de cohésion sociale. »

Mais voilà, « L’État n’est pas seul en responsabilité s’agissant de ces métiers et de leur attractivité » dit-il. Cette responsabilité, est partagée avec les Départements qui sont très largement financeurs. Il y a aussi les partenaires sociaux avec qui sont fixées les règles conventionnelles d’évolution des carrières. « Il ne fait pas mystère que ces règles doivent aujourd’hui être profondément modernisées pour motiver les équipes, mieux accompagner les parcours professionnels et les perspectives de progression de carrière, et mieux intégrer les problématiques de santé au travail. C’est en effet sur ces enjeux que se joue la capacité de ces filières à attirer et motiver leurs salariés dans la durée ».

Une conférence des métiers et de l’accompagnement social et médico-social d’ici le 15 janvier (...)

Des déclarations qui ne préfigurent en rien les résultats

Nous n’en sommes encore qu’au stade des déclarations d’intentions. Il faudra pour ce comité aboutir à des propositions concrètes de revalorisations des professions du social. Il est à craindre une nouvelle fois que les négociations sur les salaires et les évolutions de carrières s’enlisent ou aboutissent lentement avec une faible revalorisation, car la vraie question est : « qui va payer ? Et combien »

Attention sur les augmentations de salaires en début de carrière : rappelons à ce sujet que lors de la dernière réforme des grilles dans la fonction publique si les salaires ont augmenté en début de carrière, leur évolution au fil des ans a diminué, voire stagné, au point que finalement les salaires cumulés sur 20 ans ont diminué de façon conséquente (les syndicats avaient à l’époque démontré l’entourloupe, il ne faudrait pas que cela se reproduise pour le secteur privé associatif).

Quant à la nouvelle réflexion sur l’évolution des métiers ( contenus, formations et pratiques ) Merci, mais le secteur a déjà donné. Il a déjà apporté la preuve de sa capacité d’adaptation et de son savoir faire. Ce n’est pas cela qu’attendent les professionnels. La perte de sens est la conséquence d’un grand manque de moyens. Les travailleurs médico-sociaux et sociaux attendent des moyens réels pour conduire à bien les missions qui leur sont confiées. S’ils ne sont pas au rendez-vous, les départs risquent tout simplement de se multiplier et l’attractivité ne sera qu’un vain mot.