
Tous les matins sur RTL, Jean-Michel Aphatie « cuisine » pendant huit minutes un invité politique en se fondant sur quelques valeurs chères à tout bon éditocrate [1] : mépris du pluralisme et de la diversité politique, dénigrement des « petits » candidats, complaisance avec les puissants, etc. Et pendant la campagne présidentielle, où d’horribles règles, tyranniques et stupides, sont appliquées par le CSA ? Surtout, on ne change rien…
(...) Sur RTL comme sur Canal +, l’interview politique est donc un sport de combat où les coups donnés masquent (à peine) un manque évident d’intérêt pour la diversité des opinions et des options politiques, surtout si celles-ci ne sont pas du goût de Jean-Michel Aphatie.
Alors que les radios devront respecter à partir du 19 mars la stricte égalité de temps de parole des candidats à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, on frémit à l’idée du changement radical qui s’opérera à 7h50 sur RTL, si jamais les règles du jeu démocratique devaient être appliquées par celui qui, sur les deux premiers mois de l’année 2012, a reçu vingt-six personnalités issues du PS ou de l’UMP, sur trente-cinq invités politiques, soit 74% d’invitations accordées aux représentants des deux « principaux » partis français. (...)
Jean-Michel Aphatie affiche son mépris envers les « petits » candidats, en ironisant sur leur nombre, en s’interrogeant sur l’intérêt de leur candidature, et en leur imposant des discussions qui portent moins sur leur programme que sur ceux des « grands » – quand elles portent, exceptionnellement, sur des programmes… Il faut dire que Jean-Michel Aphatie a une certaine conception des campagnes électorales, comme il le confiait sur son blog, le 9 mars 2010 : « Pour qu’une campagne devienne intéressante, il faut juste attendre d’avoir les résultats du premier tour. Qui est devant qui ? Qui s’allie avec qui ? » (...)