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Jeunes isolés étrangers : entre errance et confinement indigne
Article mis en ligne le 28 avril 2020

Malgré les promesses du gouvernement, mineurs et jeunes majeurs isolés étrangers subissent les conséquences du confinement. Sans la pression des citoyens, avocats et associations solidaires, ils seraient encore plus abandonnés et invisibles. Tour de France non exhaustif.

Le 6 avril, une lettre ouverte signée par 36 associations et 88 avocats est envoyée au Premier ministre, au ministre de la Santé, à la garde des Sceaux et au secrétaire d’État à la Protection de l’enfance. Car les jours passent, les déclarations s’accumulent mais des jeunes vivent toujours des situations dramatiques dans les rues, les foyers, les hôtels, les squats de certains départements.

"Le virus peut frapper plus durement ceux dont la situation sanitaire
est déjà fragilisée : cela concerne une très grande partie des mineurs
non accompagnés dont les parcours migratoires ainsi que les conditions de vie en France ont largement contribué à une dégradation de leur état de santé […]. Les déclarations d’intention pendant les débats parlementaires et les appels aux bonnes volontés par voie de presse ne suffisent pas. »

Malheureusement, le ping-pong administratif ubuesque perdure (...)

Depuis le début de confinement, toutes les procédures sont au ralenti
voire au point mort (juges pour enfant, Cour nationale du droit d’asile, l’Ofpra en charge des demandes d’asile…). Alors tous les solidaires palliant déjà les carences de l’État auparavant redoublent d’efforts pour subvenir aux besoins de ces jeunes, mineurs isolés étrangers (MIE) et « mijeurs », et les rendre visibles. (...)

À la frontière franco-italienne (...)

À Paris (...)

Parallèlement, des actions individuelles continuent pour mettre la
pression aux juges. Me Catherine Delanoë-Daoud, avocate et coresponsable du pôle MIE au barreau de Paris, en a fait l’expérience pour quatre de ses clients dont les dossiers ont été envoyés en référé-liberté devant le tribunal administratif de Paris. La décision est tombée rapidement : injonction à la Ville de Paris de les mettre immédiatement à l’abri (...)

Les commissariats sont une porte d’entrée vers ce gymnase mais la plupart du temps, les jeunes y allant seuls se font virer. Et des policiers rétorquent qu’ils ne peuvent agir qu’après 18 heures et le week-end – ce qui est vrai en période normale. Des associations ont dû hausser le ton pour rappeler que c’est une décision de la mairie en temps de confinement.

Dans les Hauts-de-Seine (...)

À Marseille (...)

Dans cette période d’urgence, il devrait y avoir une grande émulation pour trouver des solutions pour ces enfants. Or, du côté des pouvoirs publics, il ne se passe rien alors qu’il y a plein de lieux susceptibles d’être réquisitionnés : centres de vacances, hôtels, lycées… On se sent complètement abandonnés.

Une victoire de taille pourrait consolider sa détermination : le 20 avril, le tribunal administratif de Marseille a ordonné au département des Bouches-du-Rhône la mise à l’abri des 50 MIE du squat suite à l’action en justice de Médecins du Monde et Médecins Sans Frontières.