
Expérimenter de nouveaux rapports au travail, de nouvelles relations entre producteurs et consommateurs, privilégier l’utilité sociale et non le profit. C’est ce que propose le Réseau d’échanges et de pratiques alternatives et solidaires (Repas) à des jeunes, à travers un compagnonnage de trois mois, pour s’initier à l’économie solidaire et au travail collectif. On y apprend, entre autres, la gestion, la coopération, la confiance en soi et les autres. Une formation originale qui donne envie de travailler autrement. (...)
« La dynamique de ce réseau nous a beaucoup plu, explique Laurent Bouyneau, qui fait aussi partie du comité de pilotage du compagnonnage. « C’est un accompagnement privilégié de jeunes en recherche de changement. » Un engagement pour ces structures qui passent du temps lors des regroupements et dans le comité de pilotage : environ quatre semaines de travail par an en dehors de la ferme. Et une transmission de savoir-faire, de savoir-vivre, de notions d’économie et de gestion. Un enseignement, mais pas uniquement : « Les compagnons ont des questionnements qui nous mettent en face de nos convictions et de nos idées, explique-t-il. Qui nous font avancer. Un réseau d’amitiés, d’esprit d’alternatives, de solidarités, se crée. » (...)
Pendant longtemps, les régions Rhône-Alpes et Limousin, où sont présentes plusieurs structures du réseau, assuraient une grande part de ce budget. Puis la région Rhône-Alpes s’est désengagée… mais pourrait renouveler son soutien en 2012. Le financement de la formation est de plus en plus difficile. « Les structures font aujourd’hui du bénévolat, explique Laurent Bouyneau. On cherche désormais d’autres partenaires publics ou privés, comme des fondations. »
Côté compagnons, si l’hébergement est offert par les structures, les frais de nourriture et de déplacement sont à leur charge. Et il faut débourser 300 euros pour les trois périodes de regroupement, afin d’assurer une partie des frais d’hébergement et de nourriture. Des sommes relativement faibles pour ceux qui ont la chance de toucher le chômage et d’avoir un statut. Car si la formation a longtemps été reconnue par Pôle emploi, ce n’est souvent plus le cas aujourd’hui. « Ils ne voient pas l’intérêt d’une formation qui n’est, a priori, ni qualifiante ni diplômante, explique Nicolas Formet. Pourtant, c’est tout l’inverse ! » (...)