
Après l’enquête diligentée sur le Parquet national financier (PNF), le Garde des sceaux fait l’objet d’une plainte d’Anticor pour « prise illégale d’intérêts », d’une saisine de la CJR par un député insoumis et de demandes de « précisions » quant à de « possibles conflits d’intérêts » par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Retour au début de l’affaire
Pour comprendre, il faut revenir au cœur d’une affaire qui intéresse au premier chef l’ex-président de la République. Nicolas Sarkozy, dont le procès pour « corruption » dans l’affaire Bismuth-Azibert doit s’ouvrir le 23 novembre, est accusé d’avoir tenté, avec l’appui de son avocat, Thierry Herzog, d’obtenir des informations dans l’affaire Bettencourt auprès d’un haut magistrat, Gilbert Azibert, contre une promesse d’intervention pour un poste de prestige à Monaco.
Pour le ministre de la Justice, tout commence en juin, alors que le Point révèle que des magistrats du Parquet national financier (PNF) se sont procuré les factures téléphoniques détaillées de plusieurs avocats pour tenter de débusquer un informateur qui aurait révélé à Nicolas Sarkozy et son avocat qu’ils étaient sur écoute. Parmi eux : Eric Dupond-Moretti qui dépose une plainte pour « abus d’autorité ». Début juillet, Nicole Belloubet encore Garde des sceaux saisi l’Inspection générale de la justice (IGJ) pour l’ouverture d’une enquête. Mais voilà que quelques jours plus tard, le remaniement intervient et que Dupond-Moretti arrive à la Justice : il retire sa plainte. En septembre, l’inspection rend son rapport qui relève des dysfonctionnements du PNF mais note qu’aucune « audition, perquisition, ni mesure coercitive ou privative de liberté n’a été mise en œuvre » dans le cadre de l’enquête concernée. Nouveau rebondissement dans la foulée : le ministre annonce saisir à nouveau l’IGJ pour une « enquête administrative sur les magistrats du PNF ». Et pour de multiples acteurs, la situation ne va pas sans poser problème.
Les procédures se multiplient (...)