Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Télérama
Karim Miské, réalisateur de “Musulmans de France” : “En Occident, on ne donne pas la parole aux bonnes personnes”
Article mis en ligne le 20 novembre 2015

Depuis 1994, il enquête sur l’extrémisme musulman. A ses yeux, les gouvernements n’ont pas sous-estimé la menace. Le problème est ailleurs, et il est multiple.

(...) Pour essayer de comprendre comment on en est arrivé là, je crois qu’il faut remonter à la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, et à son échec ou à sa récupération politique. Une partie de la société qui ne demandait qu’à être intégrée à la société française et qui voulait juste qu’on lui fiche la paix a vu ses espoirs déçus. Je ne dis pas que tout est de la faute des gouvernements français successifs car c’est aussi un phénomène mondial, mais il y aurait sans doute des questions à se poser. On n’a pas su régler un certain nombre de problèmes profonds, qui ont souvent à voir avec le post-colonialisme.(...)

Je ne crois pas que les religions soient fondamentalement éprises de paix… ou de guerre, d’ailleurs. On trouve ça dans le Coran, dans l’Ancien Testament, et même dans le Nouveau, pas tellement dans les Evangiles, mais l’Apocalypse, on dirait un texte de djihadiste sous acide !

Tout dépend de ce que l’on fait dire aux textes : on a quand même trouvé dans l’Ancien Testament des passages pour justifier l’esclavage. Pour moi, ce sont des discussions sans intérêt : penser qu’un texte religieux peut se lire d’une façon littérale revient à se montrer aussi bête que les fondamentalistes. (...)

On donne la parole à des clowns, des épouvantails comme l’imam de Drancy, déconsidéré par l’ensemble de la communauté musulmane. Il y a une responsabilité des médias et du personnel politique. (...)

une secte quelle qu’elle soit ne peut pas convaincre tout le monde, il faut que les futurs adeptes aient une vraie faille au départ. Mais des gens comme ça, dans la société actuelle, il y en a malheureusement beaucoup… (...)

Il faut analyser la situation, bien sûr, mais aussi prendre le temps de vivre la douleur, de réfléchir à ce qui nous est arrivé. Et on racontera peut-être moins de conneries après…