
Ken Loach nous parle de l’importance du conflit en Palestine aujourd’hui, de la puissance de l’art comme arme de résistance, de la montée des idées et partis d’extrême droite en Europe...
Ken Loach
Entretien téléphonique enregistré le jeudi 24 octobre 2013
par Frank Barat
pour
Frank Barat : Pouvez-vous nous dire comment avez-vous été sensibilisé et ensuite impliqué dans la lutte pour les droits des Palestiniens ?
Ken Loach : Il y a plusieurs années, j’ai travaillé sur une pièce de théâtre intitulée “Perdition”. C’était une pièce qui parlait du Sionisme pendant la seconde guerre mondiale et l’accord qui avait été passé entre certains sionistes et les nazis. Ça donnait un éclairage tout à fait différent à la création d’Israël et à la politique sioniste. J’ai pris conscience, et de plus en plus au cours des années qui ont suivi, qu’Israël avait été créé sur un crime contre les Palestiniens. D’autres crimes ont suivi par après. L’oppression des Palestiniens qui ont perdu leur terre, dont la vie ont été brisées par l’occupation, qui vivent dans un état de dépression permanente, … Cela continue encore aujourd’hui et c’est un problème qu’il nous faut régler. (...)
Nous sommes en premier lieu des citoyens. Et lorsque nous nous trouvons confrontés à de tels crimes, il nous faut d’abord réagir en tant qu’êtres humains, artistes, VIP, ou quoi que ce soit d’autre, peu importe. La première chose est de faire tout notre possible pour informer les gens de la situation. Un boycott, c’est une tactique. Celle-ci est efficace contre Israël parce qu’Israël se présente comme un pilier culturel. Le boycott culturel le gêne donc beaucoup. Nous devrions n’être impliqués dans aucun projet soutenu par le gouvernement israélien. Les individus ne sont évidemment pas concernés, ce sont les actions de l’État israélien qu’il nous faut cibler. Nous devons le faire car il nous est impossible de rester là sans rien faire, à regarder les gens vivre dans des camps de réfugiés toutes leurs vies. (...)