
Les Occidentaux se sont inquiétés vendredi de l’apparente volonté des autorités kosovares de remettre en cause la création du tribunal spécial sur les crimes présumés de responsables de la rébellion indépendantiste en 1998-99.
Une telle décision « pourrait ruiner » le Kosovo et marquerait « le choix de l’isolement », ont prévenu les ambassadeurs des États-Unis, de Grande-Bretagne et de l’Union européenne. Pristina n’a fait aucun commentaire sur une telle intention.
Fin novembre, la cheffe du tribunal, la Bulgare Ekaterina Trendafilova, avait expliqué que son instance était prête à « engager les procédures judiciaires » sur les crimes présumés lors de la guerre entre indépendantistes kosovars albanais et forces de Belgrade (1998-99).
Elle s’était gardée de rencontrer le président Hashim Thaçi, le président du parlement Kadri Veseli et le Premier ministre Ramush Haradinaj, trois anciens commandants de l’Armée de libération du Kosovo (UCK).
Les deux premiers sont régulièrement évoqués parmi les inculpés potentiels de ce tribunal, qui suivra la loi kosovare mais est installé à la Haye par souci de protection des témoins.
Ce tribunal spécial avait été institué par un vote du parlement kosovar mais Hashim Thaçi l’a récemment critiqué. (....)
Une remise en cause du tribunal « saperait le travail de tous ceux qui se sont battus pour mettre un terme à l’impunité », a jugé l’ambassadrice de l’Union européenne Nataliya Apostolova.
Le tribunal a été mis en place à la suite d’un rapport de 2011 du Conseil de l’Europe incriminant l’UCK. Est notamment en cause la disparition de 500 civils, principalement serbes à la fin du conflit. Hashim Thaçi réfute les accusations.
Ultime conflit ayant abouti à l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, la guerre du Kosovo a fait 13 000 morts, principalement des Kosovars albanais.
Elle s’est achevée quand l’OTAN a bombardé la Serbie. Le Kosovo a déclaré en 2008 une indépendance que Belgrade ne reconnaît pas.