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IRIN - nouvelles et analyses humanitaires
L’Algérie, nouveau relais migratoire sur la route vers l’Europe
Article mis en ligne le 31 octobre 2016
dernière modification le 27 octobre 2016

« L’intensification de la migration subsaharienne est nettement plus visible dernièrement », a dit Pascal Reyntjens, chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Alger.

L’OIM a ouvert sa première antenne dans la capitale algérienne en début d’année. Entre février et fin septembre, elle a recensé près de 22 000 migrants transitant par Arlit, dans le nord-ouest du Niger, pour rejoindre l’Algérie. C’est bien moins que les 269 533 migrants ayant rejoint la Libye depuis le nord du Niger sur la même période, mais il est probable que le nombre de Subsahariens optant pour l’Algérie augmente en réaction à l’instabilité politique des pays voisins.

Les migrants avaient l’habitude de trouver du travail en Libye, mais la guerre civile qui secoue le pays a paralysé l’économie et en a fait une destination risquée, même comme simple tremplin vers l’Europe. Plus au sud, les conflits continus et les attaques terroristes au Mali continuent de créer de nouveaux réfugiés. Pour les migrants cherchant un emploi, un abri ou un passage vers l’Europe, l’Algérie est devenue une alternative prometteuse.

L’Europe a pleinement conscience que l’Algérie est une menace à son objectif de réduire l’afflux de migrants en provenance de la Méditerranée centrale, qui constitue aujourd’hui la principale route menant à ses frontières extérieures. Le Cadre de partenariat avec les pays tiers adopté en juin dernier identifiait l’Algérie comme l’un des 16 pays « prioritaires » avec lesquels la Commission européenne souhaite parvenir à un accord. En contrepartie d’un certain nombre de « mesures incitatives » telles qu’une aide au développement et des accords commerciaux, l’UE attend de ces pays qu’ils l’aident à empêcher les migrants d’atteindre ses côtes et acceptent d’accueillir les migrants qu’elle expulse. Les pays refusant de signer un tel accord s’exposent à ce que la Commission appelle des « mesures incitatives négatives ». (...)

Le rapport publié la semaine dernière sur l’avancement de la mise en œuvre du Cadre de partenariat se penche plus en détail sur cinq pays identifiés comme « prioritaires » par l’UE : le Niger, le Nigéria, le Sénégal, l’Éthiopie et le Mali. Il y est fait référence à l’Algérie comme à un pays nécessitant une « attention spéciale ». Aucune autre précision n’est apportée, mais dans une analyse récente, la société d’analyse stratégique Stratfor décrit le pays comme étant « l’une des nations nord-africaines les plus récalcitrantes à un renforcement de la coopération ».
Agressions racistes

Bon nombre d’Algériens peinent à s’adapter aux changements démographiques s’opérant dans leurs villes. Ils perçoivent les nouveaux venus comme une menace à la sécurité, à la santé et à l’économie, surtout après la chute du prix du pétrole qui a engendré une inflation et une hausse du chômage. (...)