
L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), devenue il y a deux ans l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), vient de rendre public un avis complétant les deux précédents sur les risques liés à la réutilisation des eaux usées traitées (REUT).
Le premier date de mai 2008 et est relatif aux risques sanitaires liés à une exposition par voie orale aux eaux usées traitées (EUT). Le second de mai 2010 concerne la réutilisation d’EUT très spécifiques (effluents issus des établissements de sous-produits animaux, à des fins d’irrigation des cultures destinées à la consommation humaine ou animale). (...)
Seules les irrigations gravitaires et localisées (goutte à goutte) sont pour l’instant autorisées. L’Anses a été saisie le 7 août 2009 d’une demande d’évaluation des risques sanitaires liés spécifiquement au mode d’irrigation par aspersion, autorisé à ce jour uniquement à titre expérimental par arrêté préfectoral.
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L’irrigation par aspersion est le système majoritaire en France et dans les pays développés et émergents, d’où l’importance de l’enjeu de réutilisation des EUT par ce mode d’irrigation qui pose cependant davantage de risques sanitaires potentiels que les autres modes pour lesquels l’eau est directement distribuée au contact du sol et non dans l’air. Le dernier avis de l’Anses devait donc apporter des informations sur les risques d’infection par certains aérosols présents dans les EUT aspergées par voies respiratoire et cutanéo-muqueuse (peau, orifices oculaire et auriculaire…). (...)
Le comité d’experts de l’Anses recommande enfin que des études soient réalisées pour maîtriser mieux les risques liés aux micro-organismes présents dans les EUT et sur les conditions d’exposition des travailleurs et passants aux EUT émises par les engins de nettoyage des espaces publics afin d’envisager l’utilisation des EUT pour le lavage des voiries.
Rappelons que les eaux usées collectées représentent à travers le monde 370 milliards de m3/an, dont un peu moins de la moitié fait l’objet d’un traitement et seulement 2 % de ces eaux traitées seraient réutilisées. Selon l’Onu, 20 millions d’hectares seraient irrigués avec des eaux usées non traitées à travers le monde dans 50 pays, dont la Chine, l’Inde, le Mexique, nourrissant 10 % de la population mondiale et 80 % au Vietnam selon la FAO.
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