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L’EPR présente un potentiel de danger considérablement augmenté
Bernard Laponche Physicien nucléaire
Article mis en ligne le 5 janvier 2012
dernière modification le 2 janvier 2012

Alors que le processus d’évaluation de la sûreté nucléaire initié après la catastrophe de Fukushima a mis en lumière la nécessité de renforcer la sûreté des sites français, Bernard Laponche* revient pour Actu-Environnement sur les risques liés à cette industrie. Ils sont, selon lui, sous-estimés.

Un réacteur nucléaire produit d’un côté de la chaleur et de l’électricité, de l’autre des produits radioactifs, du plutonium et des transuraniens extrêmement dangereux. Personne n’arrive ni à les faire disparaître, ni à les transformer de façon significative. Les trois grands risques nucléaires sont donc les déchets radioactifs, l’accident majeur et la prolifération. Ce sont ces trois arguments qui ont été la base de la sortie allemande du nucléaire. (...)

L’accident grave et l’accident majeur ont été réputés impossibles pendant à peu près un demi-siècle. Les discussions reposaient sur le fait que certes un accident grave était quelque chose de très grave, voire de catastrophique, mais que la probabilité était tellement faible qu’en fait cet accident était impossible. Et c’est ce raisonnement de base qui fait qu’on a installé des centrales nucléaires un peu partout. Or des accidents se sont produits
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Le Mox est un combustible constitué d’un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium utilisé particulièrement en France. L’extraction du plutonium remonte à son usage militaire, puis il a été utilisé dans les surgénérateurs. Aujourd’hui, il y a des combustibles Mox dans les réacteurs à eau sous pression. Le combustible Mox est une calamité. Parce que le plutonium est extrêmement dangereux et extrêmement radioactif.
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A la lumière de Fukushima, l’EPR peut être regardé non pas comme le réacteur le plus sûr, mais comme le plus dangereux du monde. Son cœur est plus gros que tous les réacteurs actuels, atteignant 1.650 MW, soit le double des réacteurs accidentés de Fukushima. Le projet de fonctionner avec un cœur jusqu’à 100 % MOX multiplie par 5 à 6 le taux de plutonium par rapport aux réacteurs actuels. S’il intègre de nouveaux dispositifs censés réduire le risque d’accident, l’EPR présente un potentiel de danger considérablement augmenté.
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