
Le message de vengeance contre l’Occident, considérée comme inévitable réponse à un arbitraire supposément subi par l’ensemble du monde musulman, est lourd de coûts pour l’organisation terroriste.
« Une génération est née dans l’État islamique et a été élevée sur la fierté et la bravoure, et elle n’accepte pas l’humiliation […] Et le sang des commandants ne fait qu’augmenter leur fermeté sur le chemin du djihad et leur détermination à les venger. »
C’est dans ces termes que, le 30 août dernier, l’État islamique annonçait par la voie d’un communiqué publié par son agence Amaq la mort de son porte-parole et responsable des attentats à l’étranger, le Syrien Abou Mohammed al-Adnani. La problématique des liens entre humiliation, vengeance et violence n’est, à cet égard, guère nouvelle et a fait l’objet d’importants travaux dans le champ des sciences sociales ces dernières décennies ; en témoigne, par exemple, l’accent accru accordé par les politistes et sociologues aux émotions comme moteur central des mobilisations collectives. Cette question a, néanmoins, retrouvé une actualité saisissante depuis la montée en force de l’État islamique dans le courant de l’année 2014 et son cortège de bouleversements à l’échelle mondiale. (...)