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L’INÉGALITÉ SOURCE D’INSTABILITÉ
« On fait la charité parce que l’on n’a pas su imposer la justice »…Victor HUGO
Article mis en ligne le 12 novembre 2014
dernière modification le 6 novembre 2014

L’augmentation de l’endettement tant dans le secteur privé que dans le secteur public et les bulles correspondantes des actifs et du crédit sont en partie la conséquence des inégalités. Une faible croissance des revenus pour tout le monde sauf pour les plus riches au cours des dernières décennies a généré une tension entre moyens financiers et envies de consommation. Les pays anglo-saxons ont réagi en démocratisant le crédit – par une libéralisation financière – ce qui a accru la dette privée, les ménages empruntant davantage pour consommer. En Europe, les ressources fiscales ne permettant plus de financer suffisamment les services publics (l’éducation, les soins gratuits, etc.), les autorités ont creusé le déficit public et la dette. Dans les deux cas, la dette a fini par atteindre un niveau insoutenable.

Dans les pays avancés, les entreprises ont supprimé des emplois en raison d’une demande finale insuffisante, ce qui conduit à un excès de capacité productive et pose question quant à l’avenir. La suppression d’emplois diminue encore la demande finale, car elle réduit les revenus du travail et accroît les inégalités. Le coût du travail d’une entreprise constituant les revenus de ses salariés et suscitant leur demande de consommation, une mesure rationnelle au niveau d’une entreprise peut-être destructive au niveau de la société prise dans son ensemble.

De ce fait l’économie de marché ne génère pas une demande finale suffisante. Par exemple aux USA la diminution du coût du travail a fortement réduit la part du revenu des salariés dans le PIB. Le crédit devenant rare, avec la plus faible propension marginale des entreprises, des détenteurs de capitaux et des ménages aisés à dépenser, les conséquences de décennies de redistribution inéquitable des revenus et des richesses sur la demande agrégée (du travail vers le capital, des salaires vers les profits, des pauvres vers les riches et des ménages vers les entreprises) sont devenues plus marquées.

Ce problème n’a rien de neuf. Karl Marx a exagéré les mérites du socialisme, mais il avait raison de dire que la mondialisation, le capitalisme effréné et la redistribution des revenus et des richesses issues du travail au profit du capital pouvaient conduire le capitalisme à s’auto-détruire. Ainsi qu’il le proclamait, le capitalisme sauvage peut entraîner des épisodes de surcapacité, de sous-consommation et un retour cyclique de crises financières destructrices alimentées par l’éclatement des bulles du crédit et du prix des actifs. (...)

Un modèle économique qui ne corrige pas les inégalités est condamné à une crise de légitimité. Si l’on ne réexamine pas les rôles économiques respectifs du marché et de l’Etat, l’instabilité sociale et politique menacera la croissance à long terme et la protection sociale.