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L’UE ignore ses propres critiques dans ses décisions commerciales
Article mis en ligne le 24 octobre 2012
dernière modification le 23 octobre 2012

(...) Le Parlement Européen s’apprête à signer un accord de libre échange entre l’UE et la Colombie et le Pérou. Intal et M3M ont maintes fois souligné les effets négatifs que cet accord aura sur les acteurs concernés. La Commission Européenne réalise, elle aussi, depuis une dizaine d’années, des études d’impact sur la durabilité (EID) pour évaluer l’impact économique, social et environnemental d’un TLC sur les pays concernés. Malgré ses remarques et critiques pertinentes sur le TLC entre l’UE et les Andes, le Parlement n’en tient pas compte dans ses décisions.

(...) Selon le rapport, le TLC aurait un léger impact positif sur le PIB de la Colombie et du Pérou. Toutefois, en analysant de plus près les raisons de cette hausse du PIB (augmentation de l’exploitation minière, production de bioéthanol, augmentation des exportations de certains fruits et légumes, etc. ), le rapport met en garde contre les impacts négatifs au niveau environnemental et social provoqués par ces changements économiques. Nous avons repris certains points qui nous paraissent essentiels de prendre en compte lors de la signature de ce traité.

Il risque d’y avoir énormément de répercussions négatives au niveau environnemental. L’augmentation du secteur des fruits, des légumes et des noix due au TLC aura des conséquences néfastes sur l’utilisation des terres employées pour l’horticulture. Le développement du secteur du biodiesel et de l’huile de palme augmentera également la déforestation et détruira ainsi les écosystèmes et la biodiversité de la Colombie et du Pérou. L’augmentation de la production du secteur minier provoquera davantage de pression sur la terre et l’eau. Le secteur industriel des produits chimiques, du caoutchouc, des plastiques et des métaux qui se développera davantage avec le TLC, polluera gravement l’air et l’eau.

L’augmentation des champs de canne à sucre pour la production de biodiésel entrainera l’accaparement des terres et le déplacement des petits paysans. Pourtant, il est prévu que le nombre d’emplois créés par les plantations de canne à sucre soit inférieur à la perte d’emploi prévue pour les petits paysans. Les populations indigènes seront également gravement touchées étant donné la déforestation et la pollution des eaux et des sols engendrée par les plantations de canne à sucre mais également par les autres activités agricoles en croissance, alors que ces populations sont fortement dépendantes de leur milieu et des ressources naturelles.

Au niveau de la santé, le TLC aura des répercussions désastreuses. (...)

L’accord de libre-échange est pourtant bien sur le point d’être signé. Pourquoi, alors, la Commission Européenne met-elle en place cette cellule si elle ne prend pas en compte ses propres recommandations qui sont pourtant écrites noir sur blanc ? Ces EID seraient-elles un instrument mis en place par la Commission Européenne pour se donner une bonne image ? Il semblerait que les intérêts économiques de l’UE soient plus importants que les impacts négatifs engendrés par le TLC sur la Colombie et le Pérou.