Depuis  longtemps,  l’USP  dénonce  les  dangers  liés  au  recueil  d’information  médicale  en 
psychiatrie (RIMP) :  
– d’une  part  la  constitution  de  grands  fichiers  hospitaliers  de  données  de  santé 
particulièrement  sensibles  (dont  le  diagnostic  psychiatrique,  le  mode 
d’hospitalisation…) ; 
– d’autre part l’imposition, par le biais de ce recueil à visée médico-économique, d’un 
modèle clinique et donc thérapeutique très réducteur, objectivant et déshumanisant.
Le  20  décembre  2010,  en  annexe  à  un  simple  arrêté,  l’ATIH  (agence  technique  de 
l’information  hospitalière)  a  publié  une  nouvelle  mouture  du  « guide  méthodologique  de 
production  du  recueil  d’information  médicale  en  psychiatrie ».  Cette  nouvelle  version  du 
guide  ajoute  l’obligation  pour  les  établissements  de  recueillir  « en  complément  des 
informations  nécessaires  à  la mesure  de  l’activité »  des  « informations  à  visée  d’enquête » 
relatives aux « caractéristiques sociales du patient susceptibles d’influer sur  les modalités de 
traitement de celui-ci ».
L’USP  a  donc  déposé  un  recours  en  Conseil  d’Etat  contre  l’arrêté  et  son  annexe, 
estimant que :  
– sur  la  forme :  il  avait  été  produit  sans  respecter  les  autorisations  nécessaires  par 
l’ATIH,  qui  n’est  d’ailleurs  pas  compétente  pour  autoriser  une  telle  extension  de 
recueil ; 
– sur  le  fond :  l’arrêté  ne  respecte  pas  les  principes  de  finalité  (le  recueil  pour  des 
enquêtes  sur  les  caractéristiques  sociales  ne  relève  pas  de  l’analyse  de  l’activité 
médico-économique, finalité du RIMP) et d’égalité (risque de réguler  l’offre de soins 
de façon discriminatoire à partir de critères socio-économiques).
De plus ces données recueillies auprès de chaque patient, et  touchant à  leur  identité et à  leur 
vie  privée,  nécessitent  le  respect  du  principe  de  consentement  à  ce  recueil,  ce  qui  n’est 
évidemment pas le cas.
L’USP demande donc l’annulation par le Conseil d’Etat de ces dispositions dangereuses 
pour les droits des personnes suivies en psychiatrie.
(...) Wikio