
La Maison Blanche a donné son feu vert à un usage plus extensif des assassinats ciblés au Yémen de personnes soupçonnées soit d’appartenir à Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), soit d’y "comploter contre la sécurité" des Etats-Unis, ont confirmé plusieurs responsables de l’administration Obama, sous couvert d’anonymat, jeudi 26 avril.
Le même jour, trois membres présumés de l’organisation fondée par Oussama Ben Laden ont été tués par un tir de missile dans la ville yéménite de Moudiah. Après l’explosion, les habitants, selon l’agence Reuters, ont déclaré avoir vu deux drones s’éloigner. Mardi, Mohammed Said Al-Oumda, soupçonné par les services américains d’être un responsable opérationnel d’AQPA - ce que des spécialistes ont contesté aux Etats-Unis - avait été tué par une roquette tirée d’un drone dans la province du Marib (centre). (...)
L’agence de renseignement assure disposer aujourd’hui des moyens humains et technologiques aptes à identifier ce type de "cible" avec très peu de risques d’erreur. Ses contempteurs dénoncent cette certitude : dans un pays où tout le monde est armé, comment juger, par exemple, de l’objectif d’un "transport d’armes", cas déjà invoqué pour justifier une "attaque ciblée" sur indices ?
Pour Andrea Prasow, qui suit ce dossier pour l’association Human Rights Watch (HRW), "le plus frustrant est que l’administration Obama entretient un manque total de transparence. Elle n’a jamais défini le cadre juridique de ces opérations : lesquelles sont légales à ses yeux, et lesquelles interdites ? A chaque demande d’information, la CIA nous oppose le secret. L’opinion américaine est en droit de savoir ce qui se mène en son nom. La légitimité d’un assassinat ciblé doit être démontrable et l’impact sur les populations civiles connu", souligne-t-elle. (...)