Un appel à l’aide publique en ligne pour financer la défense juridique de Julian Assange a reçu un soutien important. En l’espace de quelques jours, des centaines de personnes du monde entier ont fait part de leur opposition à la tentative de poursuite américaine du fondateur de WikiLeaks pour ses révélations sur les crimes de guerre américains.
L’effort de « crowdfunding » a été lancé jeudi dernier par Stella Morris, la partenaire de Julian Assange et la mère de ses deux jeunes enfants. On a dépassé l’objectif initial de 25.000 livres en quelque 48 heures et la collecte de fonds semble devoir dépasser son objectif révisé de 50.000 livres. (...)
La réponse est une preuve supplémentaire du large soutien international dont bénéficie Assange parmi les travailleurs, les étudiants, les jeunes et les intellectuels, qui ne trouve aucune expression au sein des partis politiques officiels aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie, ni dans les médias bourgeois.
Elle témoigne également de la manière dont les autorités britanniques et américaines ont bafoué les normes juridiques afin d’empêcher toute contestation de leur tentative de détruire le fondateur de WikiLeaks. Les violations des droits légaux et démocratiques d’Assange l’ont empêché de participer à sa propre défense, et les coûts associés à leur contestation sont substantiels.
Dans la déclaration qui annonçait l’appel, Morris, qui est elle-même une avocate des droits fondamentaux respectée au niveau international, a résumé les questions de droit et de principes démocratiques en jeu dans la menace d’extradition d’Assange de la Grande-Bretagne vers les États-Unis.
Morris a commencé par souligner le caractère politiquement motivé et illégitime des 18 accusations américaines portées contre Assange, dont 17 en vertu de la loi américaine sur l’espionnage.
Le « crime d’Assange », a écrit Morris, « est d’avoir fait des reportages sur des sujets que les États-Unis auraient préféré garder cachés. Il a contribué à exposer les crimes de guerre et les violations des droits de l’homme. Il a révélé le meurtre de civils non armés et la torture de personnes innocentes. Personne n’a été tenu responsable des crimes graves que Julian a révélés. Si lui, un citoyen australien vivant au Royaume-Uni, peut être poursuivi avec succès, il en va de même pour les journalistes et les publications partout dans le monde. »
Elle a développé les implications plus larges de la tentative de poursuivre Assange pour des activités de publication légales. (...)
La semaine dernière, le WSWS a noté que le dépôt tardif du nouvel acte d’accusation a amené l’équipe juridique d’Assange face à l’impossible « choix entre accepter de saboter davantage l’affaire de leur client » en poursuivant les audiences de septembre « ou prolonger la mise en danger de sa vie avec plus de mois de prison » par le biais d’un appel pour un délai. »
Dans un abus de droit flagrant, on n’a toujours pas arrêté de nouveau le fondateur de WikiLeaks sur la base de l’acte d’accusation qui remplace celui dont Assange se trouve détenu actuellement à la prison de Belmarsh — l’acte d’accusation qui est maintenant périmé. (...)
Morris a noté que si les défenseurs d’Assange recevaient une rémunération minimale ou travaillaient bénévolement, « le volume et la diversité du travail requis signifient que nous devons continuer à collecter des fonds pour couvrir les coûts croissants », qui ont déjà dépassé 500.000 livres.
Elle a conclu en lançant un appel à l’aide publique pour relever le défi : « Nous reconnaissons tous la responsabilité qui nous incombe, et ce qui est en jeu, et nous exprimons notre gratitude à tous ceux qui se sentent capables de contribuer. »
Au moment où nous écrivons ces lignes, 940 personnes se sont engagées pour un montant total de 41,972 livres. Une proportion importante semble avoir été recueillie à partir de petits dons de moins de 50 livres, ce qui indique l’implication des travailleurs. (...)
Cette collecte de fonds confirme une fois de plus qu’une campagne de défense d’Assange et des libertés fondamentales doit s’orienter vers la classe ouvrière, la base sociale des droits démocratiques et de l’opposition à la guerre impérialiste.
Les luttes sociales et politiques émergentes des travailleurs du monde entier sont dirigées contre les mêmes forces qui ont été le fer de lance de la persécution du fondateur de WikiLeaks. Ces forces visent à établir un précédent pour la répression de toute opposition.
Pour faire un don à la défense juridique d’Assange, suivez ce lien : https://www.crowdjustice.com/case/julianassange/